Les consommateurs peuvent s'attendre à payer davantage pour leurs téléphones intelligents tant et aussi longtemps que le dollar canadien restera en dessous des 75 cents US, a suggéré jeudi le chef de la direction de la société mère de Bell Canada.

« La faiblesse du dollar canadien annonce probablement des augmentations de la part de nos fabricants, éventuellement », a laissé tomber George Cope lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, à la suite de la publication des résultats du quatrième trimestre de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] .

Ces hausses des coûts associés aux appareils « évidemment, en fin de compte, sont retransmises aux consommateurs », a poursuivi M. Cope.

Le huard s'est hissé jeudi au-dessus de la barre des 73 cents US pour la première fois de l'année, avant de clôturer à 72,75 cents US.

Il est possible que BCE ait déjà commencé à recouper la hausse des coûts qu'elle débourse pour les appareils, libellés en dollars américains, a estimé l'analyste Dave Heger, de la firme Edward Jones.

Bell a récemment augmenté les prix de ses forfaits mensuels de 5 $ pour les nouveaux abonnés, en plus de réduire les économies offertes aux personnes qui signent de nouveaux contrats de services pour des appareils qui leur appartiennent déjà.

M. Cope a expliqué avoir mis en place ces augmentations essentiellement pour l'aider à faire des dépenses en immobilisations.

Il a minimisé tout impact supplémentaire que pourrait avoir le huard, affirmant que son entreprise avait recours à des programmes de couverture sur les taux de change et qu'elle continuait à profiter de la solide demande en Ontario, au Québec et dans l'Est canadien.

BCE a en outre annoncé qu'elle hausserait son dividende trimestriel de cinq pour cent à compter du prochain versement, prévu le 15 avril. Le dividende passera ainsi à 0,6825 $ par action chaque trimestre, comparativement à 0,65 $ par action précédemment, pour un dividende annuel de 2,73 $ par action.

L'entreprise montréalaise a affiché un bénéfice net de 496 millions de dollars pour son quatrième trimestre, en baisse de 8,5% par rapport à celui de 542 millions réalisé à la même période un an plus tôt. La société a attribué ce recul à une augmentation de ses indemnités de départ et à d'autres coûts, totalisant 152 millions.

En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice net ajusté de BCE s'est établi à 72 cents par action pour le trimestre clos le 31 décembre, ce qui était conforme aux attentes des analystes.

Les revenus trimestriels de BCE ont atteint 5,6 milliards, ce qui répondait aussi aux attentes des analystes, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires était par ailleurs en hausse de 1,4% par rapport au dernier trimestre de l'exercice 2014.

La plus grande partie des revenus provenait des activités de télécommunications, incluant celles de Bell Canada, tandis que Bell Média n'a contribué au chiffre d'affaires qu'à hauteur de 816 millions.

À une époque où plusieurs entreprises médiatiques, incluant BCE, mettent en place des mesures de réduction des coûts, le fait que la division des médias ait dégagé un bénéfice était une agréable surprise, a noté l'analyste Dave Heger.

Malgré les solides perspectives économiques de l'entreprise, M. Cope a estimé que BCE pourrait profiter d'une augmentation du taux de change. « Clairement, nous préférions que le dollar soit un peu plus fort à l'avenir », a-t-il noté.

La société s'attend à ce que son bénéfice ajusté par action en 2016 s'établisse entre 3,45 $ et 3,55 $, en hausse par rapport à celui de 3,36 $ par action engrangé en 2015. Les revenus devraient progresser d'entre un et trois pour cent cette année, ce qui serait similaire au taux de croissance de 2015.

L'action de BCE a avancé jeudi de 77 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 57,51 $.