Le patron du géant américain des télécoms Verizon a estimé mardi que certains actifs de Yahoo!, notamment dans la publicité ou les contenus, pourraient bien aller avec sa filiale AOL, alimentant les spéculations sur une vente du coeur de métier du groupe internet.

D'après les médias américains, le conseil d'administration de Yahoo! s'est réuni plusieurs fois récemment pour discuter d'une éventuelle scission des actifs internet du groupe, mais il n'a annoncé aucune décision.

«Une fois qu'ils auront pris une décision, il y a des actifs qui iraient bien avec AOL», a indiqué le PDG de Verizon, Lowell McAdam, à la chaîne CNBC qui l'interrogeait sur la question.

«Ils ont des capacités de classe mondiale dans les technologies publicitaires, il y a des actifs dans les contenus et d'autres plateformes internet qui pourraient valoir la peine d'être regardées», a-t-il précisé.

Verizon cherche actuellement à développer ses activités en ligne, en particulier dans la vidéo et la publicité. Cette stratégie l'avait déjà conduit plus tôt cette année à payer 4,4 milliards de dollars pour racheter un autre pionnier d'internet, AOL.

Un autre dirigeant de Verizon, le directeur financier Fran Shammo, n'avait déjà pas exclu lundi que le groupe regarde des actifs de Yahoo!, comme il a coutume de le faire pour n'importe quelle activité disponible sur le marché, mais M. McAdam s'est montré plus précis.

«Il ne se passe rien pour l'instant», a toutefois affirmé M. McAdam. «Leur conseil d'administration devra prendre des décisions bien avant que nous soyons intéressés.»

Yahoo! est de plus en plus sous pression après trois ans d'efforts de sa patronne Marissa Mayer pour tenter de relancer une croissance désespérément en panne.

Pour essayer d'apaiser ses actionnaires, le groupe prévoit pour le moment de se séparer d'ici fin janvier de sa participation restante de 15% dans le géant chinois du commerce en ligne Alibaba. Mais face aux incertitudes sur le traitement fiscal de l'opération, des investisseurs comme le fonds Starboard Value ont appelé le groupe à se séparer plutôt de ses propres activités en ligne comme la messagerie Yahoo Mail ou les sites d'actualités.

Une fusion entre AOL et Yahoo! avait déjà été suggérée l'année dernière par Starboard Value.

Les défenseurs de la scission du coeur de métier de Yahoo! font valoir que cela permettrait d'en faire apparaître la valeur, aujourd'hui pas du tout prise en compte dans la valorisation boursière du groupe qui reflète uniquement la valeur de ses participations asiatiques dans Alibaba ou le portail Yahoo Japan.