Le géant américain des télécoms Verizon (VZ), qui vient de racheter le pionnier d'internet AOL, n'a pas exclu lundi d'examiner les actifs de Yahoo! (YHOO) s'ils étaient mis en vente, tout en jugeant «prématuré» d'en discuter à ce stade.

«C'est comme pour tout, c'est exactement comme pour AOL, nous regardons tout de manière générale», a indiqué le directeur financier de Verizon, Fran Shammo, à un analyste qui l'interrogeait lors d'une téléconférence sur l'intérêt pour le groupe de racheter des actifs de Yahoo!.

«Si nous voyons qu'il y a un intérêt stratégique, que ça a du sens pour nos actionnaires et que nous pouvons en retirer de la valeur, nous regarderons», a-t-il poursuivi.

M. Shammo juge toutefois à ce stade «beaucoup trop prématuré de discuter de Yahoo!», relevant que «leur conseil d'administration et leurs investisseurs n'ont pas encore décidé ce qu'ils allaient faire».

Yahoo! prévoit pour le moment de se séparer de sa participation restante de 15% dans le géant chinois du commerce en ligne Alibaba. Face aux incertitudes sur le traitement fiscal de l'opération, des investisseurs comme le fonds Starboard Value font toutefois pression pour que le groupe se sépare plutôt de ses propres activités en ligne comme la messagerie Yahoo Mail ou les sites d'actualités.

D'après les médias américains, le conseil d'administration se serait réuni plusieurs fois la semaine passée pour discuter d'un tel revirement stratégique potentiel. Aucune annonce n'a été faite jusqu'ici.

Malgré plus de trois ans d'efforts pour tenter de redonner sa grandeur à l'ex-fleuron d'internet avec des priorités dans le mobile ou la vidéo par exemple, la patronne de Yahoo!, Marissa Mayer, n'a toujours pas réussi à relancer sa croissance, au point que certains observateurs commencent à s'interroger sur son avenir à la tête du groupe.

Verizon avait déjà mis la main plus tôt cette année sur un autre pionnier d'internet, AOL, racheté pour 4,4 milliards de dollars, espérant avec cette opération s'ouvrir grand les portes de l'internet mobile ainsi que de la vidéo et de la publicité en ligne.