Malgré le passage à vide de l'économie canadienne en septembre, la Banque du Canada reconduit son taux directeur fixé à 0,5% depuis la mi-juillet.

Comme son gouverneur Stephen Poloz l'a établi il y a maintenant un an, la Banque ne fournit aucune indication sur l'orientation que sa politique monétaire va prendre à moyen terme. «La Banque estime que les risques liés aux perspectives concernant l'inflation demeurent dans la zone pour laquelle la politique monétaire est appropriée», lit-on dans le communiqué faisant part de sa décision.

Selon les autorités monétaires, l'économie canadienne évolue en gros conformément à son scénario économique d'octobre. Il prévoit un ralentissement de la croissance à un taux annualisé de 1,5% cet automne. Compte tenu de la contre-performance de -0,5% en septembre annoncée hier par Statistique Canada, cette cible est atteignable, mais haute.

«L'économie continue de subir une longue période d'ajustement complexe à la détérioration des termes de l'échange au Canada», précise la Banque. Les termes de l'échange concernent les variations de prix entre les biens et les services que nous exportons et que nous importons.

Dans le contexte d'un affaissement des cours du pétrole et de la plupart des produits de base, les termes de l'échange ont pour effet de réduire le pouvoir d'achat des ménages et des entreprises.

Il s'ensuit un ralentissement économique qui met en pause des capacités de production, ce qui diminue les pressions inflationnistes. En revanche, les biens importés coûtent plus cher. Au final, «les effets de la dépréciation du dollar et de l'écart de production continuent de s'annuler mutuellement».

La prochaine date de fixation du taux directeur aura lieu le 20 janvier. La Banque en profitera aussi pour remettre à jour son scénario économique.