Citron Research, la firme américaine de vente à découvert qui a placé Valeant Pharmaceuticals dans sa mire depuis quelques semaines, est revenue lundi sur sa promesse de publier un rapport explosif au sujet de la société pharmaceutique lavalloise.

La société avait indiqué vendredi sur Twitter qu'elle dévoilerait une mise à jour de son récent rapport sur Valeant avec de nouvelles informations «encore plus sales que ce que quiconque a dévoilé jusqu'à maintenant».

Mais son rapport de six pages ne respecte pas cet objectif, ce qui est attribuable aux recommandations d'avocats, a expliqué Citron.

«Pour ceux d'entre vous qui attendaient "le coup de grâce", vous pouvez cesser de lire dès maintenant», peut-on lire dans le rapport de Citron. La firme a ajouté qu'elle ne lancerait pas de nouvelles allégations contre Valeant.

«Nous croyons que ce n'est pas notre responsabilité d'être juge, jury et bourreau pour les actes de l'entreprise.»

Citron a accusé Valeant, il y a près de deux semaines, d'avoir mis sur pied un réseau de «pharmacies fantômes» pour tromper les vérificateurs - des allégations que le chef de la direction de Valeant, Michael Pearson, a qualifiées de «complètement fausses». Andrew Left, éditeur exécutif chez Citron, a dit qu'il maintenait les allégations contenues dans ce premier rapport.

Valeant a indiqué lundi qu'elle n'était pas étonnée de constater que le plus récent rapport de Citron ne contenait pas de nouvelles allégations.

«Compte tenu que son rapport précédent était rempli de fausses affirmations faciles à vérifier au sujet de nos activités, nous ne sommes pas étonnés», a affirmé la porte-parole Laurie Little.

«Nous allons nous continuer à nous concentrer sur l'exploitation de nos activités de façon honnête et transparente et à respecter nos engagements envers les patients qui dépendent de nos produits et les médecins qui les recommandent.»

Citron n'est pas le seul groupe à critiquer la plus grande société pharmaceutique du Canada, dont les actions ont pris toute une dégelée ces derniers mois, particulièrement depuis que des questions ont surgi au sujet de son partenariat avec la pharmaceutique spécialisée Philidor Rx Services, établie en Pennsylvanie, sur la distribution de ses traitements.

Valeant a depuis rompu ses liens avec Philidor. Leur partenariat représentait environ 6,8 pour cent des revenus de Valeant au plus récent trimestre.

Le vice-président de Berkshire Hathaway, Charlie Munger, a estimé que les pratiques de Valeant consistant à acquérir les droits de certains traitements pour ensuite en faire grimper les prix, même si elles sont légales, étaient «profondément immorales».

Lors d'un entretien avec Bloomberg, l'investisseur respecté et partenaire d'affaires de longue date de Warren Buffett a estimé que la stratégie de Valeant n'était pas durable.

Mais selon Mme Little, les activités de Valeant s'inspirent des «plus hautes normes éthiques» et respectent les règles de comptabilité, la réglementation et les lois.

Selon elle, les prix des traitements choisis par les pharmaceutiques comme Valeant reflètent la valeur des produits et des taux de remboursements des hôpitaux. Valeant a aussi des programmes pour aider les patients qui n'ont pas les moyens de payer pour des hausses des prix et s'assurer qu'ils reçoivent les médicaments dont ils ont besoin, a-t-elle ajouté.

L'action de Valeant a pris lundi 9,84 $, soit 8,1 %, à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 131,88 $.