Le conglomérat industriel japonais Toshiba, aux prises avec un scandale sur des irrégularités comptables, s'apprête à vendre ses activités de capteurs d'images à Sony pour environ 165 millions de dollars, ont rapporté samedi des médias japonais.

Cette opération, au moment où le conglomérat tente de se restructurer à la suite du scandale, signifierait le retrait de fait de Toshiba de la production de capteurs d'images entrant notamment dans la fabrication de téléphones intelligents, souligne l'agence Kyodo.

La transaction, estimée à 20 milliards de yens (156 millions de dollars), pourrait inclure la vente d'unités de production dans le sud du Japon et le licenciement de milliers d'employés, selon le journal Yomiuri Shimbun.

En revanche, elle consoliderait la position de Sony comme leader mondial des capteurs d'images utilisés dans les téléphones intelligents et autres objets électroniques, souligne le quotidien d'affaires Nikkei.

Selon l'agence Jiji Press, Toshiba devrait officiellement annoncer cette opération la semaine prochaine.

Ces informations ssont publiées alors que Toshiba doit répondre à des appels pressants de ses actionnaires pour changer sa culture d'entreprise, qui a permis pendant des années aux dirigeants de demander à leurs employés de masquer de mauvais résultats financiers.

La découverte récente de multiples erreurs intentionnelles dans les comptes entre les années 2008 et 2014 a entraîné en juillet la démission du PDG de Toshiba, Hisao Tanaka, et de deux de ses prédécesseurs directs, tous trois accusés d'avoir fait pression sur leurs collaborateurs pour enjoliver les résultats.

Au total, le résultat net sur l'ensemble des années concernées a été surévalué de 155,2 milliards de yens (1,1 milliard d'euros).

Toshiba, conglomérat vieux de 140 ans dont les activités vont des circuits intégrés aux réacteurs nucléaires en passant par les PC, TV, produits d'électroménager et ascenseurs, a fini l'exercice 2014-2015 sur une perte nette de 37,8 milliards de yens (280 millions d'euros), et n'a pu établir de prévisions pour l'année en cours qui sera close en mars 2016.

Les comptes annuels ont été publiés en septembre seulement, avec quatre mois de retard, la mise au jour des malversations ayant obligé le groupe à revoir de fond en comble ses méthodes de calcul.