Le titre de Valeant (T.VRX) a plongé de 16% à la Bourse de Toronto, hier, après une attaque en règle de la part de représentants démocrates à Washington.

Les 18 démocrates membres du Comité de surveillance de l'action gouvernementale de la Chambre des représentants ont demandé à son président, le républicain Jason Chaffetz, d'ordonner à Valeant de soumettre des documents pour expliquer une hausse massive du prix de deux médicaments aux États-Unis.

Les représentants démocrates veulent également que le président et chef de la direction de Valeant, Michael Pearson, se présente devant le Comité pour défendre sa position.

Des comptes demandés

En février dernier, Valeant a acquis les droits sur deux médicaments utilisés en cardiologie, Nitropress et Isuprel. Le même jour, Valeant a augmenté leur prix de 212% et 525% respectivement.

«Nous croyons qu'il est essentiel de demander des comptes aux entreprises qui ont pour stratégie d'affaires d'acheter de vieux médicaments négligés et d'en faire des médicaments spécialisés coûteux», ont écrit les représentants démocrates dans une lettre au représentant Chaffetz.

Le titre de Valeant a plongé de 16,3% pour clôturer à 221,81$ à la Bourse de Toronto, hier. Déjà, l'action était sous pression et a glissé tout au long de la semaine dernière. Le 18 septembre, le titre se situait à 319,13$. On parle donc d'une dégringolade de 30,5%.

Réforme de l'industrie pharmaceutique

Il y a une semaine, la candidate démocrate Hillary Clinton s'est engagée à mettre en place une réforme de l'industrie pharmaceutique pour protéger les consommateurs contre les hausses excessives du prix des médicaments. Elle réagissait ainsi à la décision du chef de la direction de Turing Pharmaceuticals, Martin Shkreli, qui a fait passer le prix du médicament Daraprim de 13,50$ à 750$ le comprimé du jour au lendemain.

«Valeant utilise le même modèle d'affaires que Martin Shkreli», ont écrit les représentants démocrates hier.

Hier, Michael Pearson a écrit une lettre aux employés de Valeant pour les rassurer au sujet des pressions à Washington.

«Valeant est bien positionnée pour une solide croissance organique, même en assumant peu ou pas d'augmentation de prix», affirme-t-il.

Il explique qu'en 2016, Valeant devrait générer environ 30% de ses revenus à l'extérieur des États-Unis, où, historiquement, l'entreprise a peu augmenté ses prix, ou même pas du tout.

«Dans le cadre de nos principes d'exploitation, nous mettons l'accent sur la croissance des volumes et sur les marchés privés et en argent comptant: nous voulons minimiser notre exposition aux remboursements gouvernementaux aux États-Unis et dans le reste du monde», écrit-il.