L'activité économique aux États-Unis a connu une «expansion» entre la mi-mai et la fin juin tirée notamment par les faibles prix du pétrole, affirme le Livre beige de la banque centrale américaine (Fed) publié mercredi.

«L'ensemble des douze régions de la Réserve fédérale ont indiqué que l'activité économique avait connu une expansion» pendant cette période, affirme ce rapport, qui révèle l'«optimisme» de plusieurs régions concernant la croissance future.

Ce document, qui tient son nom de la couleur de sa couverture, est publié deux semaines avant une réunion du Comité monétaire de la Fed (FOMC). Il constitue le rapport de conjoncture le plus frais avant la réunion du FOMC les 28 et 29 juillet.

L'amélioration de la consommation des ménages a varié selon les régions, certaines d'entre elles relevant que les faibles prix de l'énergie avaient «dopé les dépenses», assure le Livre beige.

Les ventes automobiles ont également augmenté dans l'ensemble des régions qui ont également connu, pour la quasi-totalité d'entre elles, une «expansion» du tourisme, note le document.

Certaines «faiblesses» ont toutefois été pointées en raison de l'appréciation du dollar qui renchérit le coût des exportations américaines, est-il indiqué.

L'activité manufacturière a par ailleurs été «inégale» selon les régions tout comme la production agricole, indique la Fed.

Mercredi lors d'une audition au Congrès, la présidente de la Fed, Janet Yellen, a brossé un tableau plutôt optimiste de la conjoncture américaine.

«Les perspectives augurent de nouvelles améliorations du marché du travail américain et de l'économie en général», a-t-elle estimé.

«Si l'économie (américaine, NDLR) évolue comme prévu, la situation économique devrait justifier à un moment dans l'année d'augmenter les taux fédéraux et de commencer ainsi à normaliser la politique monétaire», a réaffirmé la dirigeante dans un discours au Congrès américain.

Depuis 2008, la Réserve fédérale maintient ses taux directeurs proches de zéro pour soutenir l'activité mais songe désormais à les relever à mesure que l'économie américaine s'améliore et s'approche de ses deux objectifs: le plein emploi et une inflation annuelle à 2%.

Les marchés ont tablé longtemps sur une première hausse en juin mais certains indicateurs, notamment l'extrême faiblesse de l'inflation annuelle américaine (+0,2% en avril), ont poussé la Fed à plus de prudence.

Dans son discours mercredi, Mme Yellen se garde bien de donner une date précise mais réaffirme son souhait d'une première hausse des taux d'ici à la fin de l'année, en dépit de certaines voix dissonantes.

Le Fonds monétaire international a ainsi récemment appelé la Fed à attendre la première moitié de 2016 pour changer de cap monétaire.

Plus récemment, le Prix Nobel d'économie Paul Krugman, a assuré lundi que l'économie américaine risquait de connaître une nouvelle «décennie perdue» si les taux étaient relevés trop tôt.

«Bonne direction» 

Face aux élus, Mme Yellen a préféré insister sur les inconvénients d'un relèvement trop tardif. «Si nous attendons plus longtemps, cela signifiera sans doute que, quand nous déciderons d'augmenter les taux, nous devrons le faire plus rapidement», a-t-elle déclaré, ajoutant: «l'avantage de commencer plus tôt est d'avoir des hausses de taux plus progressives».

Dans son discours, Mme Yellen a par ailleurs estimé que les conditions d'un relèvement des taux de la Fed devraient, sauf accident, bientôt être réunies.

Selon la dirigeante, le marché du travail américain va ainsi «dans la bonne direction» et l'inflation annuelle devrait «progressivement» remonter sur fond de hausse des cours mondiaux du pétrole.

«Les perspectives augurent de nouvelles améliorations du marché du travail américain et de l'économie en général», résume Mme Yellen.

Après une panne sèche de l'économie américaine au premier trimestre, la croissance devrait ainsi connaître une «expansion modérée» au deuxième trimestre, a ainsi estimé la dirigeante, qui a toutefois mis en garde contre certaines «incertitudes».

Sur la scène américaine d'abord. La présidente de la Fed pointe ainsi certaines «faiblesses» persistantes du marché du travail et les conditions de crédit détériorées qui affectent le secteur immobilier.

Mais c'est surtout la scène internationale qui semble inquiéter la présidente de la Fed.

«La situation à l'étranger, en particulier, fait peser certains risques sur l'économie américaine», relève la dirigeante dans son discours prononcé devant une commission de la Chambre des représentants américaines.

Le cas de la Grèce, qui a conclu lundi un pré-accord avec ses créanciers européens pour un nouveau plan d'aide, reste «difficile» malgré la reprise «plus ferme» dans l'ensemble de la zone euro, détaille Mme Yellen.

Mi-juin, la dirigeante s'était déjà inquiétée des tourments financiers d'Athènes qui pourraient affecter l'économie mondiale et avoir ainsi des «retombées» pour les États-Unis.

Mercredi, la présidente de la Fed a également pointé le cas de la deuxième économie mondiale, la Chine, qui traverse une période de fortes turbulences boursières.

«La Chine continue de se débattre avec les défis posés par une dette élevée, un marché immobilier faible et des conditions financières volatiles», indique Mme Yellen.

La dirigeante a par ailleurs assuré que la hausse des taux pourrait être décidée à chaque réunion de politique monétaire et pas simplement après celles, tous les trois mois, qui sont suivies de conférences de presse.

«Nous pourrons prendre des décisions à chaque réunion», a assuré Mme Yellen.

La prochaine réunion de politique monétaire de la Fed est prévue pour les 28 et 29 juillet et ne sera pas suivie d'une conférence de presse.