La diversité dans la Silicon Valley et le projet de voiture sans chauffeur Google Car font partie des sujets sur lesquels les actionnaires du géant internet américain lui ont demandé des précisions mercredi lors de leur assemblée générale.

Le pasteur militant des droits civiques Jesse Jackson a ouvert la session de questions-réponses en saluant les efforts de Google pour améliorer la diversité sur le lieu de travail et en le pressant de lutter pour mettre «l'égalité en haut de l'agenda du secteur technologique».

«L'entreprise ne peut pas ressembler à une montagne couronnée de neige: blanche au sommet et noire et brune à la base», a-t-il commenté lors d'un échange avec le directeur général Larry Page et le responsable des questions juridiques David Drummond.

«Il est temps de penser grand, penser audacieux», a-t-il ajouté en appelant Google à rapatrier ses liquidités conservées à l'étranger pour des raisons fiscales et à les utiliser pour financer des programmes pour que «la Silicon Valley ressemble à l'Amérique».

«Nous assurer que nos activités ressemblent à notre pays, à notre planète est une chose incroyablement importante», a assuré David Drummond, lui-même afro-américain. «C'est une longue bataille et nous savons que nous devons continuer à travailler dur».

Un directeur de projet de l'association de protection des consommateurs Consumer Watchdog a pour sa part demandé des détails sur les accidents impliquant les prototypes de Google Car, et des garanties que les données rassemblées par ces véhicules sans conducteur n'étaient pas utilisées à des fins marketing.

Sergey Brin, en charge du laboratoire «Google X» supervisant les projets futuristes du groupe, a évoqué une dizaine d'accidents, dont aucun où la Google Car n'était responsable, et plus de la moitié où c'était le véhicule qui la suivait qui l'a percutée.

«La plus grande leçon que nous tirons des accidents, c'est que les gens ne font pas attention», a commenté M. Brin. «Je suis très fier du bilan de nos voitures. Nous ne prétendons pas être parfaits, notre objectif est de faire mieux que les conducteurs humains».

Lors des votes, les actionnaires ont validé la composition du conseil d'administration recommandée par le groupe et une proposition augmentant le nombre d'actions de classe C, sans droit de vote, qu'il peut potentiellement émettre (pour financer d'éventuelles acquisitions par exemple).

Ils ont en revanche rejeté des propositions d'actionnaires visant à revoir la structure des droits de votes pour casser le contrôle qu'ont actuellement grâce à leurs titres préférentiels les co-fondateurs Larry Page et Sergey Brin associés au président du conseil d'administration, Eric Schmidt, ainsi que pour réclamer un examen des investissements dans les énergies renouvelables à la lumière des bénéfices qu'ils peuvent générer plus qu'à celle de l'aide qu'ils peuvent apporter à la planète.