Le déficit commercial du Canada a reculé à 3 milliards de dollars en avril, la valeur des importations ayant diminué plus rapidement que celle des exportations pendant ce mois, a indiqué mercredi Statistique Canada.

Le déficit d'avril était largement supérieur à celui de 2,1 milliards attendu par les économistes, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters, mais il constituait une amélioration par rapport au mois précédent.

Statistique Canada a révisé ses estimations pour le mois de mars et fait maintenant état d'un déficit record de 3,9 milliards pour cette période, comparativement à celui de 3 milliards précédemment rapporté.

L'économiste en chef de BMO Marchés des capitaux, Benjamin Reitzes, a noté que la position commerciale du Canada s'était améliorée en avril, tout en soulignant que la taille du déficit restait inquiétante.

«Le bon côté des choses, c'est qu'il devrait y avoir une amélioration dans les mois à venir, avec une hausse modeste des prix du pétrole et une amélioration attendue de la demande américaine», a expliqué M. Reitzes.

«Mais si cette vigueur américaine ne se manifeste pas, ces chiffres pourraient vouloir dire que le huard devra s'affaiblir encore davantage pour réduire le déficit commercial du Canada.»

Les données décevantes d'avril font suite à un rapport publié par Statistique Canada, la semaine dernière, selon lequel le produit intérieur brut s'est contracté au rythme annualisé de 0,6% au premier trimestre, alors que la Banque du Canada s'attendait plutôt à une croissance de 0%.

Selon l'économiste Brian DePratto, de la Banque TD, les données sur les échanges commerciaux du mois d'avril donnent un aperçu de la façon dont le deuxième trimestre se profilera.

«Les données dévoilées aujourd'hui laissent croire que même si le commerce devrait offrir une contribution positive à la croissance du deuxième trimestre, il est peu probable que nous observions un retour à une solide croissance», a-t-il écrit dans une note à ses clients.

Selon M. DePratto, la croissance économique se situe actuellement entre 0,5 et 1,0% pour le deuxième trimestre, bien en deçà de la croissance de 1,8% attendue par la Banque du Canada dans son rapport d'avril sur la politique monétaire.

Les importations ont reculé en avril de 2,5% à 44,9 milliards, leurs volumes ayant chuté de 1,8% pendant que leurs prix ont glissé de 0,8%.

Les importations de biens de consommation ont pour leur part reculé de 6,2% à 9,4 milliards, celles de produits en métal et de produits minéraux non métalliques ayant plongé de 11,3% à 3,7 milliards.

Entre-temps, les importations de véhicules automobiles et de leurs pièces ont avancé de 2,7% pour atteindre le niveau record de 8,2 milliards, tandis que celles de produits énergétiques ont avancé de 7,4% à 2,9 milliards.

Les exportations ont reculé de 0,7% à 41,9 milliards, les volumes ayant grimpé de 0,5% pendant que les prix cédaient 1,2%.

Les exportations de biens de consommation ont diminué de six pour cent à 5 milliards, tandis que celles de produits forestiers et de matériaux de construction et d'emballage ayant échappé cinq pour cent à 3,2 milliards.

Les exportations de produits énergétiques ont cependant contrebalancé une bonne partie de ces déclins avec une croissance de 5,9% à 7,3 milliards.