Toutes les catégories de métiers aux États-Unis ont vu fondre leurs taux de syndicalisation ces quinze dernières années, à part chez les avocats, les mathématiciens et... le personnel d'encadrement, selon une étude publiée lundi.

«Il est intéressant de voir que les postes de direction, qui par définition sembleraient être l'antithèse du syndicalisme, ont vu leur nombre de syndiqués augmenter passant de 438 000 à 562 000 entre 2000 et 2014», aux États-Unis, relève une étude du Pew Research Center.

Avec 4,5% de syndiqués contre 4,2% il y a 15 ans, cette catégorie des personnels d'encadrement fait néanmoins partie des secteurs où le nombre de salariés syndiqués est le moins présent. Tout comme les professions de l'informatique et des mathématiques ainsi que celles du secteur juridique, qui sont toutefois parmi les rares à avoir enregistré une augmentation du nombre de syndicalistes.

Globalement le taux de syndicalisation aux États-Unis est tombé à 11,1% en 2014 contre 20,1%, soit un salarié sur cinq il y a près de quinze ans en 1983 et un pic de 34,8% en 1954, selon des chiffres du département du Travail.

Depuis 2000, selon l'étude du Pew Research Center, le secteur qui a connu la plus forte chute du nombre de syndiqués est celui de la maintenance et des réparations (passant de 21,2% à 14,6% en 2014), suivi par le secteur du bâtiment et de l'industrie extractive (de 23,8% à 17,8%). Le taux de syndicalisation dans le secteur manufacturier a aussi glissé à 13,2% l'année dernière contre 19% en 2000.

Les secteurs professionnels les plus syndicalisés demeurent l'éducation, la police et les pompiers (35,3%). Il y a bien plus de syndicalistes dans le secteur public que ce soit au niveau fédéral ou local (entre 27,5% et 42%) que dans le secteur privé (6,6%), note encore l'étude.

Une courte majorité d'Américains, soit 45%, pensent que le déclin des syndicats est une mauvaise chose contre 43% qui estiment que ce repli est bénéfique.

Près d'un Américain sur deux (48%) a une opinion favorable des syndicats contre 39% qui pensent le contraire, un progrès par rapport à 2010 et 2011 dans le sillage de la récession, affirme le Pew Research Center. Ce taux de popularité monte à 62% pour les employés de restaurants «fast-food» et à 82% pour les travailleurs en usine.