Les créations d'emplois dans le secteur privé aux États-Unis ont ralenti en mars, surprenant les analystes, selon l'enquête mensuelle publiée mercredi par la société de services informatiques aux entreprises ADP.

Le nombre des embauches s'est établi à 189 000 seulement contre 214 000 le mois d'avant, alors que les analystes tablaient sur 225 000 créations d'emplois.

«Les créations d'emplois sont tombées sous la barre des 200 000 pour la première fois depuis janvier 2014», a noté Carlos Rodriguez, PDG d'ADP. «Le déclin s'est concentré sur les plus importantes compagnies, celles employant plus de 1 000 personnes», a-t-il précisé.

Mark Zandi, chef économiste chez Moody's qui collabore à l'enquête, a reconnu pour sa part que «la croissance des emplois a fait un pas en arrière». Il estime que les conséquences de l'appréciation du dollar et des prix bas de l'énergie ont affecté le marché du travail.

Mais il assure qu'en dépit de ce ralentissement, «une croissance sous-jacente des emplois demeure suffisamment solide pour continuer à améliorer le marché du travail».

Les chiffres de l'emploi aux États-Unis pour le mois de mars doivent être annoncés vendredi. Les analystes tablent sur 250 000 créations d'emplois, en léger recul, et un maintien du taux de chômage à 5,5%.

Selon l'enquête d'ADP pour mars, le secteur des services a encore une fois été de loin le premier pourvoyeur d'emplois avec 108 000 créations de postes, en nouveau recul par rapport à février (192 000). Le secteur de la production de biens n'a gagné que 5 000 en forte chute par rapport aux 22 000 du mois d'avant. Le secteur manufacturier a détruit un millier d'emploi nets, après en avoir seulement créés 2 000 en février. Le bâtiment n'a généré que 17 000 nouvelles embauches contre 28 000 le mois d'avant.

Par taille d'entreprises, ce sont les grandes firmes qui ont réduit le plus les embauches. Les compagnies de plus de 1 000 salariés n'ont créé que 12 000 emplois contre 43 000 en février.

Chez les petites entreprises, les créations d'emplois se sont accélérées à 108 000 contre 103 000 et à 62 000 contre 57 000 pour les entreprises de taille moyenne.