L'avez-vous remarqué dans les espaces publics que vous fréquentez?

Une révolution technologique est en cours dans l'éclairage des grands espaces, intérieurs ou extérieurs. C'est l'avènement de lampadaires de haute efficacité, tant en luminosité qu'en énergie, dont l'éclairage provient de diodes électroluminescentes (DEL) plutôt que de grosses lampes énergivores et moins durables.

Or, c'est à Montréal que l'un des plus importants intervenants mondiaux dans ce secteur, GE Éclairage, filiale du conglomérat industriel GE, a établi et maintient depuis des années l'un de ses principaux centres de développement en éclairage par DEL.

Un nouveau mandat

Et la performance de ce centre technologique montréalais est telle que les dirigeants mondiaux de GE Éclairage, basés à Cleveland en Ohio, ont décidé de lui confier un nouveau mandat de premier plan dans le marché de grand éclairage par DEL.

Il s'agit de mettre au point des systèmes et des logiciels pour relier ces lampadaires électroniques en réseaux dits «intelligents» pour les gestionnaires d'espaces publics.

Dans les villes, par exemple, cela permet la modernisation de milliers de lampadaires de rue en remplaçant leur lampe par de nouvelles têtes d'éclairage munies de DEL. Plus efficaces sur le plan énergétique et plus durables, mais pouvant surtout être gérées à distance par réseaux informatisés et télémétriques.

Pour le centre technologique de GE Éclairage à Montréal, ce mandat de développement de systèmes intelligents pour l'éclairage urbain s'avère un important virage dans sa vingtaine d'années d'existence.

Près de 100 employés à Montréal

Depuis un an, une quinzaine d'ingénieurs et de concepteurs de logiciels ont été embauchés, poussant l'effectif du centre à près de 100 employés. Ce seuil devrait être franchi bientôt avec les embauches prévues au cours des prochains mois, indique Jean-Marc Naud, directeur mondial des appareils intelligents chez GE Éclairage, au cours d'une visite du centre situé dans un parc industriel de l'arrondissement de Lachine, à Montréal.

«Le marché mondial de l'éclairage était déjà très compétitif au niveau mondial, surtout parmi de grandes entreprises comme GE ou Philips, par exemple. De plus, avec l'avènement de l'éclairage intelligent géré par des systèmes informatisés et des télécommunications sans fil, de plus en plus de startups technologiques s'insèrent dans cette concurrence», explique M. Naud.

C'est dans ce contexte que le mandat mondial en éclairage intelligent confié au centre technologique de Montréal de GE Éclairage est, pour ses techniciens et ses ingénieurs, un important facteur de reconnaissance et de motivation, explique son directeur, Robert Spivock.

Un important défi

Mais du coup, un important défi à relever pour contribuer le mieux possible à la compétitivité de GE Éclairage - qui fait 2,7 milliards US de revenus - dans un marché mondial multimilliardaire et en évolution technologique accélérée.

«Pour le moment, l'implantation des systèmes d'éclairage intelligents bouge un peu plus vite dans les villes européennes et certaines villes asiatiques, pour des raisons de politique de développement et de budgets déjà, explique Jean-Marc Naud.

«En Amérique du Nord, les avantages de ce concept en éclairage d'espaces ou de lieux publics suscitent de plus en plus d'intérêt dans le milieu municipal. Surtout dans les villes ou les régions urbaines où les coûts d'électricité sont les plus élevés.»

Aux États-Unis, quelque 600 villes ont déjà remplacé des milliers de têtes de lampadaires par des appareils à DEL, selon un relevé de marché LEDInside de la firme Trendforce.

Parmi ces villes, Los Angeles est rendu à 142 000 lampadaires à DEL, et les villes de Boston, Las Vegas et Seattle sont à plus de 42 000 unités. Et dans la métropole, New York, un projet en cours vise le remplacement de 250 000 lampadaires par des appareils à DEL d'ici 2017.

Au Canada, on compte quelque 2,7 millions de lampadaires en tout. Mais quelques milliers seulement ont été modernisés au DEL, dans certaines villes comme Calgary et Hamilton.