La croissance de l'économie canadienne sera plus lente que prévu au premier trimestre, essentiellement en raison de la faiblesse du cours du pétrole brut, mais elle prendra de la vitesse dans la deuxième moitié de l'année, a prédit mardi la Banque TD.

L'institution financière a réduit sa prévision de croissance et vise dorénavant sur une croissance annualisée de 0,5 % pour les trois premiers mois de l'année, alors qu'elle avait estimé, dans ses perspectives de janvier, que l'économie progresserait au rythme annualisé de 1,0 % pendant cette période.

Cette prévision est largement inférieure à celle de la Banque du Canada, qui mise sur une croissance de 1,5 % pour le premier trimestre.

Cependant, la TD s'attend à voir l'économie commencer à reprendre du poil de la bête aux troisième et quatrième trimestres, aidée par la faiblesse des taux d'intérêt, les économies énergétiques des consommateurs, un dollar canadien moins vigoureux et la croissance économique aux États-Unis.

«La plupart de ces forces positives devraient avoir une certaine résistance», a écrit la TD dans ses prévisions économiques trimestrielles.

«Cette situation, jumelée à l'atténuation de l'impact négatif de la faiblesse des prix du pétrole, va vraisemblablement aider la croissance du produit intérieur brut réel du Canada à atteindre un peu plus de deux % d'ici la fin de l'année et en 2016.»

La Banque TD vise une croissance annualisée de 2,2 % au troisième trimestre, puis une croissance de 2,4 % au quatrième.

Les nouvelles prévisions s'appuient sur un prix moyen légèrement supérieur pour le baril de pétrole brut, soit 49 $ US, comparativement aux prévisions de janvier, qui reposaient sur un prix moyen de 47 $ US.

La Banque TD calcule en outre que la croissance atteindra 1,9 % pour l'ensemble de l'année, comparativement à ses prévisions antérieures de 2,0 %.

Sa prévision pour 2016 - une croissance de 2,2 % - reste inchangée.

Cependant, la banque croit que le marché de l'emploi continuera à éprouver des difficultés.

«Les entreprises vont probablement tout faire pour augmenter leur productivité, une conséquence partiellement attribuable aux faibles marges de profits. Puisque les gains de la population active seront vraisemblablement limités par le vieillissement de la population, le taux de chômage devrait rester près de 7 % ces quelques prochaines années», a indiqué la TD.

La Banque du Canada a réduit en janvier son taux de financement à un jour de 0,25 point à 0,75 %, une décision étonnante que le gouverneur Stephen Poloz a décrit comme une assurance contre la faiblesse du cours du pétrole brut.

La banque centrale a dit s'attendre à ce que l'impact du recul des prix du pétrole sur l'économie soit surtout important dans la première moitié de l'année.

La prochaine annonce de la Banque du Canada sur les taux d'intérêt aura lieu le 15 avril - date à laquelle la banque dévoilera aussi son rapport printanier sur la politique monétaire.

La TD prédit que la Banque du Canada laissera son taux d'intérêt directeur inchangé à 0,75 % jusqu'au quatrième trimestre de l'an prochain, pour alors le faire passer à 1 %.