Wind Mobile a franchi une autre étape dans sa quête visant à devenir le quatrième joueur à l'échelle nationale dans le secteur du sans-fil en acquérant du spectre en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique dans le cadre des enchères du gouvernement fédéral.

Le processus a permis à Wind Mobile ainsi qu'à d'autres fournisseurs régionaux de mettre la main sur du spectre des services sans fil évolués (SSFE-3), une technologie cruciale afin de soutenir la concurrence au sein de ce secteur, d'après Industrie Canada.

Le spectre SSFE-3 est reconnu pour offrir de la rapidité aux appareils sans fil tels les téléphones intelligents et les tablettes.

Le ministre de l'Industrie, James Moore, a indiqué vendredi que la plus récente enchère avait permis au gouvernement fédéral de récolter 2,11 milliards de dollars. Selon lui, ce processus permettra à chacun des fournisseurs d'améliorer leur service, même si elle ne permet pas à Wind Mobile d'accéder à de nouveaux territoires au Canada.

Néanmoins, cette initiative d'Ottawa ne se traduira pas par l'arrivée prochaine d'un quatrième fournisseur à l'échelle nationale et ne devrait pas avoir d'impact immédiat pour les consommateurs.

«La dynamique du marché ne devrait pas changer», a observé Maher Yaghi, de Desjardins Marchés des capitaux, au cours d'une entrevue.

«Il y a un quatrième joueur dans la plupart des marchés, mais il ne s'agit pas d'un concurrent national, a ajouté l'analyste. Ces fournisseurs ne peuvent pas être aussi concurrentiels.»

Wind Mobile compte environ 750 000 clients répartis en Ontario, en Alberta ainsi qu'en Colombie-Britannique. L'entreprise n'a jamais caché ses ambitions quant à une éventuelle expansion pancanadienne dans le secteur du sans-fil.

Le gouvernement fédéral souhaite l'arrivée d'un quatrième joueur à l'échelle nationale pour concurrencer Rogers [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] , Bell [[|ticker sym='T.BCE'|]] et Telus [[|ticker sym='T.T'|]] - qui contrôlent près de 90 % du secteur canadien des services sans fil.

Si Wind Mobile n'a pas rencontré les difficultés financières ayant incité Mobilicity et Public Mobile à se protéger de leurs créanciers, elle ne détient qu'une petite part du marché au Canada.

Au total, Wind Mobile a obtenu trois licences - pour un montant de 56,4 millions de dollars - dans un territoire qui couvre 18,1 millions de personnes dans trois provinces.

De son côté, Vidéotron - qui a également des ambitions d'expansion dans le reste du pays - a vu quatre de ses soumissions être retenues, pour un total de 31,8 millions de dollars.

La filiale du conglomérat Québecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]] a fait savoir qu'elle pouvait offrir une couverture à «100 % de la population québécoise en plus de celle de la région d'Ottawa».

«L'acquisition de ces fréquences vient assurer la pérennité de notre offre de services, a souligné le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Dion. Ces fréquences sont idéales pour continuer à déployer une offre de services sans fil.»

C'est Telus qui a acquis la plus grande part du spectre SSFE-3 avec 15 licences, au coût de 1,5 milliard de dollars, pour desservir plus de 30 millions de personnes dans six provinces, dont le Québec. De son côté, Bell Mobilité, a allongé 500 millions de dollars pour 13 licences.

Les autres fournisseurs qui ont acheté une portion du spectre rendu disponible sont WindMobile et Eastlink.

Très active lors des enchères du spectre de la bande 700 mégahertz l'an dernier, Rogers Communications n'a rien remporté cette fois-ci. Une porte-parole a indiqué que l'entreprise avait obtenu ce qu'elle voulait l'an dernier.

Des enchères de la bande de 2500 MHz doivent également débuter le 14 avril.