Alors qu'elle fait l'objet d'une enquête des gendarmes boursiers au Canada et aux États-Unis, la firme montréalaise Amaya (T.AYA), spécialisée dans les jeux de hasard en ligne, est présumée manifester son intérêt pour sa concurrente européenne Bwin.Party.Digital Entertainment, basée à Gibraltar.

Pourquoi? Comment? Voici quelques réponses tirées des informations publiées ces derniers jours dans la presse financière de Londres et de New York.

Qui est Bwin.Party?

Comme Amaya, la firme Bwin.Party gère des services de jeux sur l'internet comme les paris sportifs, le poker, des jeux de casino ainsi que des diffusions en continu (streaming) d'événements sportifs.

Bwin.Party est basée à Gibraltar, un protectorat britannique situé dans la Méditerranée. Ses plus récents résultats font état d'un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 860 millions US et d'un bénéfice net d'environ 58 millions US.

Selon le Wall Street Journal, Bwin.Party est neuvième au monde dans l'industrie des jeux de hasard par l'internet, selon la taille de sa capitalisation à la Bourse de Londres (environ 1,06 milliard US).

En comparaison, Amaya est classée troisième au monde avec sa capitalisation d'environ 3,6 milliards US à la Bourse de Toronto.

Bwin.Party est-elle à vendre?

Après que le titre a perdu le tiers de sa valeur à la Bourse de Londres, à l'été 2014, les dirigeants de Bwin.Party ont annoncé en novembre être en discussions «à propos d'une variété de combinaisons d'affaires possibles».

Cette annonce a ravivé les conjectures sur une offre d'achat, rehaussant les actions de Bwin.Party près de leur sommet atteint en début d'année. Et le nom de la montréalaise Amaya s'est vite mis à circuler parmi ces rumeurs d'acquéreurs potentiels, en suivi de son acquisition très remarquée de PokerStars pour 4,9 milliard US, en juin 2014.

Jusqu'à maintenant, la direction d'Amaya a décliné tout commentaire sur ces «rumeurs et supputations» entourant Bwin.Party.

Pourquoi cet intérêt pour Bwin.Party?

On l'attribue à la vague de fusions et acquisitions qui est attendue dans le marché bouillonnant des jeux de hasard sur l'internet - rendu à 37 milliards US de revenus mondiaux - en raison du resserrement réglementaire qui a lieu en Europe.

De l'avis d'analystes, ce resserrement réglementaire pourrait avantager les gros fournisseurs dans cette industrie en mouvance très rapide parce qu'ils sont présumés plus aptes à absorber des coûts accrus de permis et des taxes que les petites firmes, qui sont encore aux prises avec des coûts élevés de développement et des revenus émergents.

«Chaque fois qu'un gros marché régional est réglementé davantage, ça provoque un tsunami de complications et de coûts accrus. En contrepartie, ça peut favoriser les transactions de consolidation parmi les entreprises», a indiqué au Wall Street Journal un haut dirigeant du groupe 888 Holding, aussi basé à Gibraltar, et placé 10e au monde avec sa capitalisation boursière de 930 millions US.