L'économie canadienne a crû plus rapidement que prévu au troisième trimestre, mais des économistes ont lancé un avertissement, vendredi, au sujet de l'impact que pourrait avoir le recul du cours du pétrole sur la croissance dans les mois à venir.

L'économie canadienne a affiché une croissance annualisée de 2,8 % au cours du troisième trimestre.

La hausse du produit intérieur brut canadien était plus forte que celle de 2,1 % attendue par les économistes, d'après les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Sur une base mensuelle, l'économie a avancé de 0,4 % en septembre.

«Ces bonnes nouvelles sont presque précisément contrebalancées par les coups que s'apprêtent à recevoir les revenus des ménages, les revenus des gouvernements, les prix à la consommation et la croissance en raison de la baisse des prix du pétrole brut, qui est un élément négatif net pour le Canada, dans l'ensemble», a noté l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, dans un rapport.

«La bonne nouvelle est que l'économie se trouvait, étonnamment, en très bonne posture à l'approche de cette tempête des prix de l'énergie.»

Les cours du pétrole ont plongé de 30 % depuis cet été pour atteindre leur plus faible niveau en plus de quatre ans, tirant vers le bas le secteur de l'énergie et forçant les gouvernements provinciaux et fédéral à jeter un nouveau coup d'oeil à leurs budgets.

M. Porter croit en outre que la Banque du Canada, qui misait sur une croissance de 2,3 % pour le troisième trimestre, restera de glace face à cette meilleure performance en raison de la situation avec le pétrole.

La vaste majorité des économistes s'attend à ce que la banque centrale maintienne son taux d'intérêt directeur à un % lorsqu'elle fera sa prochaine annonce à ce sujet, la semaine prochaine.

Selon Randall Bartlett, économiste principal à la Banque TD, la chute des prix du pétrole «reste un nuage gris à l'horizon» et la baisse des profits du secteur pétrolier pèsera sur la croissance de la production et les dépenses en immobilisations.

«Le service d'études économiques TD est d'avis que les prix du pétrole vont se stabiliser entre 70 $ US et 75 $ US dans la première moitié de 2015, lorsque la faiblesse actuelle des prix entraînera des baisses de production dans les marchés mondiaux et un certain raffermissement de la demande», a-t-il écrit dans un rapport.

«De toute façon, avec l'élan des autres secteurs, l'économie du Canada semble en bonne position pour affronter la tempête.»

Même si la croissance du troisième trimestre était meilleure que prévu, elle marque un ralentissement par rapport à sa cadence de 3,6 % du deuxième trimestre.

Le produit intérieur brut (PIB) réel a avancé de 0,7 % au cours du trimestre clos le 30 septembre, après avoir grimpé de 0,9 % le trimestre précédent, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Selon l'agence fédérale, cette croissance était largement attribuable aux exportations et aux dépenses des ménages.

La consommation des ménages a progressé de 0,7 % au cours du troisième trimestre. Au deuxième trimestre, elle avait avancé encore plus rapidement, de 1,1 %.

Les exportations de biens et services ont ralenti, affichant une croissance de 1,7 au troisième trimestre, comparativement à un gain de 4,4 % au deuxième trimestre.

Les importations de biens et services ont gagné 1,0 % au plus récent trimestre, après avoir progressé de 2,4 % au trimestre précédent.

Parmi les secteurs ayant réalisé des gains appréciables se trouvaient ceux du commerce de détail et de gros, de la finance et de l'assurance, des agents et courtiers immobiliers et des services professionnels, a précisé Statistique Canada.

Des progressions ont aussi été observées dans le secteur public, dans les services de transport et d'entreposage, et les services d'hébergement et de restauration.

Aux États-Unis, le produit intérieur brut a affiché une croissance annualisée de 3,9 % au troisième trimestre.