Le centre de recherche d'AstraZeneca à Montréal employait 132 personnes lorsque la multinationale l'a fermé en 2012.

Le centre, qui a repris du service sous le nom de Néomed/Institut Néomed, abrite maintenant 160 employés. Il illustre bien la transformation de l'industrie pharmaceutique au Québec.

«Nous avons réussi à transformer une mauvaise nouvelle en quelque chose qui se révèle aujourd'hui comme incroyablement dynamique et, pour le Québec, tout à fait exceptionnel», commente Max Fehlmann, président et chef de la direction de Néomed.

M. Fehlmann, qui était en 2012 président du Consortium québécois sur la découverte du médicament, et Philippe Walker, responsable du centre de recherche d'Astra Zeneca, ont uni leurs efforts pour trouver une nouvelle vocation pour le laboratoire.

«Le projet est né dans un bar sur un morceau de nappe de papier», se rappelle M. Fehlmann.

Il a fallu par la suite convaincre AstraZeneca de faire don de ses actifs et le gouvernement québécois de participer au projet.

Deux volets

Néomed/Institut Néomed est une entité unique, mais il se décline en deux aspects.

Néomed est un organisme qui recherche les innovations dans les universités et qui favorise leur développement en sous-traitant le travail pour faire mûrir ces projets et les vendre à l'industrie.

L'Institut Néomed est le site lui-même, l'ancien immeuble que la nouvelle direction a subdivisé pour en faire des locaux destinés aux PME des sciences de la vie. Pas moins de 23 entreprises se sont installées. Souvent, ce sont elles qui décrochent les contrats offerts par Néomed.

«Les deux sont en interaction, déclare M. Fehlmann. C'est plus facile d'utiliser des sous-traitants si nous les voyons tous les jours à la cafétéria que s'ils sont en Chine ou en Inde.»

Selon lui, le Québec a réussi à se débrouiller dans un contexte de bouleversement mondial grâce à la réactivité de l'industrie, à la fluidité des réseaux et à la proactivité des gouvernements.

«Le dialogue entre l'industrie et le monde universitaire, le monde politique et les PME est plus facile ici qu'ailleurs», affirme-t-il.

Évidemment, les employés qui passent d'une multinationale à une PME peuvent se retrouver avec des avantages sociaux un peu moins «luxueux». Les salaires sont cependant comparables, selon lui.

«Ça reste des emplois de haut niveau, soutient M. Fehlmann. Les gens qui étaient à AstraZeneca et qui ont accepté de travailler chez Néomed y sont toujours. C'est donc acceptable comme conditions.»