Après avoir progressé pendant six mois de suite, le produit intérieur brut canadien a pris une pause en juillet, ralenti par une baisse du secteur des mines et de l'énergie, a indiqué mardi Statistique Canada.

Les économistes s'attendaient en moyenne à une croissance économique de 0,2 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

L'agence fédérale a plutôt fait état d'un résultat neutre en juillet, pour faire suite au gain de 0,3 % de juin et à celui de 0,5 % de mai.

Par rapport au même mois l'an dernier, l'économie a progressé de 2,5 % en juillet.

«L'économie canadienne s'est sérieusement cogné le gros orteil en juillet», a illustré l'économiste en chef de BMO Marchés des capitaux, Doug Porter.

«Même si certains facteurs spéciaux ont pesé dans la balance, certains éléments non récurrents positifs étaient aussi présents, alors il ne faudrait pas sous-estimer cette faiblesse», a poursuivi M. Porter.

Le résultat stable d'un mois à l'autre survient alors que les secteurs manufacturier et public ont affiché des gains en juillet.

La production manufacturière a grimpé d'un %. La fabrication de biens durables a progressé de 1,6 %, notamment grâce aux augmentations dans le matériel de transport, les produits informatiques et électroniques et les meubles et produits connexes.

Le secteur public a progressé de 0,5 %.

Les secteurs de la construction, des services professionnels et du commerce de détail ont aussi réalisé des gains.

Malgré tout, ces progressions ont été contrebalancées par les reculs du groupe de l'extraction minière et l'extraction de pétrole et de gaz, ainsi que celui des services publics.

Le secteur de l'extraction minière, l'exploitation en carrière et l'extraction de pétrole et de gaz a diminué de 1,5 % en juillet, tandis que celui des services publics a retraité de 2,3 % en raison d'une plus faible demande pour l'électricité et le gaz naturel, principalement en raison des températures plus fraîches que la moyenne dans certaines parties du pays.

Statistique Canada a aussi fait état de diminutions dans les secteurs de l'agriculture, du commerce en gros, des services de transport et d'entreposage, ainsi que dans les arts, les spectacles et les loisirs.

Selon Randall Bartlett, économiste principal à la Banque TD, la faiblesse inattendue des données de juillet pourrait faire en sorte que la croissance annuelle du troisième trimestre soit inférieure à la prévision de trois % faite par son institution. Mais l'économiste ne croit pas pour autant qu'elle signale un retour à des taux de croissance inférieurs.

«Non seulement la production des industries primaires est notoirement volatile sur une base mensuelle, mais plusieurs des facteurs qui ont contribué à l'élan récent de l'économie canadienne, notamment la demande croissante des États-Unis pour les exportations, restent en place», a écrit M. Bartlett dans une note à ses clients.