Bill Gross, figure légendaire de la finance américaine, quitte le fonds d'investissement Pimco (Allianz) qu'il a fondé en 1971 pour rejoindre un concurrent, Janus Capital, a annoncé ce dernier vendredi dans un communiqué.

Les raisons du départ surprise de M. Gross, effectif dès lundi, ne sont pas données. Mais il intervient au moment où Pimco (Pacific Investment Management Co.) connaît des difficultés, illustrées par le départ en début d'année de son codirigeant, Mohamed el-Erian.

En 43 ans, M. Gross, 70 ans, a fait de Pimco, basé à Newport Beach (Californie), le premier gestionnaire obligataire au monde. Présent dans 12 pays et employant près de 2500 personnes, le fonds gérait près de 2000 milliards de dollars d'actifs à la fin septembre 2013, selon son site internet. Mais le vent semble avoir tourné. Aux prises avec une crise de leadership, ce fonds vedette est également dans la ligne de mire des autorités américaines.

Il est notamment au centre d'une enquête du gendarme de la Bourse qui veut déterminer s'il n'a pas artificiellement gonflé les rendements offerts par un de ses «fonds miroirs». M. Gross a été interrogé dans ce cadre par les enquêteurs de la Securities and Exchange Commission (SEC), selon la presse américaine. Les fonds miroirs («Exchange Traded Funds» ou «trackers») sont des fonds cotés qui ambitionnent de répliquer les performances boursières d'un indice.

L'enquête de la SEC se focalise sur le fonds Pimco total Return ETF, riche de 3,6 milliards de dollars et destiné aux petits épargnants. Pimco, qui gère plusieurs fonds, a vu depuis mai 2013 les investisseurs retirer plus de 65 milliards de son fonds principal, selon la presse. En 2011, Pimco avait dû faire un mea culpa auprès de ses clients pour sa performance médiocre liée à sa décision de liquider ses bons du Trésor américains.