BlackBerry (T.BB) a dévoilé vendredi des résultats trimestriels qui témoignent de certaines améliorations, mais qui soulignent aussi les défis qui restent à surmonter pour le fabricant de téléphones intelligents.

La société établie à Waterloo, en Ontario, a perdu 207 millions $ US, ou 39 cents US par action, pour son deuxième trimestre clos le 30 août. Sa perte ajustée s'est avérée inférieure aux attentes des analystes, mais BlackBerry a déçu au chapitre des revenus.

En comparaison, la société avait affiché l'an dernier une perte de 965 millions $ US, ou 1,84 $ US par action.

Les revenus ont cependant plongé d'environ 41 pour cent, pour s'établir à 916 millions $ US, contre 1,57 milliard $ US un an plus tôt. Les analystes s'attendaient plutôt à un chiffre d'affaires de 950 millions $ US.

«Nous nous trouvons définitivement dans la première moitié d'une reprise qui devrait s'étirer sur huit trimestres», a affirmé le chef de la direction, John Chen, lors d'une conférence téléphonique.

«Pour ce qui est des revenus, nous n'avons peut-être pas encore touché notre creux, mais nous sommes près du fond.»

La perte ajustée, qui exclut les frais de restructuration et un ajustement lié aux débentures de BlackBerry, s'est chiffrée à 2 cents US par action.

Les analystes misaient en moyenne sur une perte ajustée de 16 cents US par action, d'après les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

L'action de BlackBerry a bondi vendredi de 56 cents, soit 5,15 pour cent, pour clôturer à 11,44 $ à la Bourse de Toronto.

Au cours de la dernière année, BlackBerry a été étudiée sous toutes ses coutures par M. Chen, qui s'est emparé des rênes de l'entreprise avec l'objectif d'épurer la société pour lui permettre de renouer avec la rentabilité.

Jusqu'à maintenant, les progrès réalisés sont significatifs et M. Chen croit toujours qu'il est possible d'afficher des flux de trésorerie positifs d'ici février 2015, soit à la fin de l'exercice financier actuel.

Mais il doit aussi s'occuper de la base de clients de BlackBerry dans le monde corporatif, dont une grande partie a migré vers les appareils des concurrents comme le iPhone d'Apple et les modèles Galaxy de Samsung.

Un moins grand nombre d'utilisateurs se traduit par de plus faibles revenus pour ses offres, qui comprennent notamment un accès à des serveurs sécurisés pour entreprises.

Au cours du plus récent trimestre, les revenus de services ont reculé de 18 pour cent à 424 millions $ US par rapport au trimestre précédent, mais BlackBerry espère qu'un changement dans la façon dont elle facture ses services l'aidera à gonfler ce résultat à l'avenir.

Sur une base régionale, les revenus ont diminué dans tous les marchés clés de la compagnie, à l'exception de l'Amérique du Nord, où les ventes d'appareils BlackBerry plus anciens ont stimulé les résultats par rapport au premier trimestre, a précisé l'entreprise.

BlackBerry a touché des revenus sur les ventes de 2,1 millions d'appareils à travers le monde au cours du plus récent trimestre, ce qui constitue une amélioration par rapport aux 1,6 million de téléphones du trimestre précédent.

L'entreprise a en outre ajouté 11 millions $ US dans ses réserves d'argent, qui totalisent maintenant 3,1 milliards $ US.

Plus tôt cette semaine, BlackBerry a lancé le Passport, un nouveau téléphone muni d'un écran plus large destiné aux clients corporatifs. Plus de 200 000 appareils Passport ont été commandés depuis son lancement mercredi, a indiqué la société.

En coulisses, BlackBerry procède à un changement fondamental dans la façon dont elle fonctionne.

Au deuxième trimestre, la société a mis sur pied BlackBerry Technology Solutions, une division qui se concentre sur la monétisation des actifs de son portefeuille de brevets et de technologies développés par QNX, qui produit des solutions logicielles pour l'industrie automobile.

BlackBerry prépare aussi une gamme de services de sécurité qui seront offerts par abonnement. Une version plus sécuritaire de son service BlackBerry Messenger est déjà proposée aux clients corporatifs. Des fonctionnalités additionnelles, comme des services de transfert d'argent ou de vidéoconférence, seront ajoutés moyennant des frais supplémentaires.

La société veut également modifier son offre de téléphones intelligents pour sortir de son alignement le BlackBerry Bold, qui a soutenu les ventes pendant la plupart de sa période de difficultés, tout en présentant plus tard cette année une nouvelle version de ses plus vieux modèles, qui portera le nom de BlackBerry Classic.

«Nous respectons la stratégie et le plan de redressement de BlackBerry, mais en bout de ligne, nous restons prudents pour ce qui est de la demande à long terme pour les produits de l'entreprise qui vont la transformer en société hautement profitable», a observé dans une note l'analyste de Morningstar Brian Colello, qui avait louangé les améliorations effectuées par l'entremise de mesures de réductions des coûts.

«La tâche la plus difficile, à notre avis, sera de revitaliser la demande pour les appareils de l'entreprise et de convertir les titulaires de licences en clients payants à long terme.»

«La restructuration de notre main-d'oeuvre est maintenant terminée et nous nous concentrons sur la croissance de nos revenus avec des investissements judicieux qui nous permettront de consolider notre rôle dirigeant dans les services mobiles et de sécurité informatique aux entreprises», a précisé M. Chen.