L'inflation annuelle s'est maintenue à 2,1% en août au Canada, d'après les données divulguées vendredi par Statistique Canada.

Mais plusieurs observateurs ont été pris de court par une hausse inattendue de l'inflation de base, qui guide la Banque du Canada lorsqu'elle doit décider si elle hausse ou baisse son taux d'intérêt directeur.

L'inflation de base, qui exclut dans son calcul les produits dont les prix sont plus volatils, comme l'essence et les fruits et légumes frais, a grimpé à 2,1%, après s'être établie à 1,7% en juillet.

Les économistes misaient en moyenne sur une inflation de base de 1,8%, d'après les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Cette pointe de l'inflation de base était notamment attribuable à une hausse des prix des services de téléphonie et de ceux liés à l'achat de véhicules automobiles supérieure à celles observées en juillet.

«Parallèlement, les prix de l'essence, des fruits frais, des légumes frais et du gaz naturel, qui sont exclus de l'indice de référence, ont connu une décélération d'une année à l'autre en août», a précisé Statistique Canada.

L'économiste Diana Petramala, du service d'études économiques de la Banque TD, a été un peu étonnée du bond de l'inflation de base, mais elle a reconnu que celui-ci était cohérent avec la récente reprise de l'économie.

«Malgré tout, nous sommes enclins à ne pas trop nous enflammer avec les données d'un mois à l'autre. Certains éléments permettent toujours de conclure à une quantité significative de capacité non utilisée dans l'économie canadienne», a-t-elle écrit dans une note aux investisseurs.

Le taux de chômage se maintient aux environs de sept% depuis un an, a noté Mme Petramala, et certains prix habituellement liés aux conditions économiques ont montré des signes de décélération en août.

Les prévisions de la banque centrale s'attendent à ce que l'inflation se situe aux environs de deux% pour les deux prochaines années et demi, et à ce que l'inflation de base reste en deçà de la cible de deux% jusqu'en 2016.

Le taux d'intérêt directeur de la Banque du Canada se situe à un% depuis quatre ans et la plupart des économistes ne s'attendent pas à ce que cela ne change avant la mi-2015.

«La hausse inattendue de l'inflation de base officielle, essentiellement attribuable à la récente hausse des prix dans les communications des ménages, ne semble pas témoigner d'un resserrement des conditions économiques nationales, et conséquemment elle ne va pas changer la perspective neutre de la Banque du Canada envers son taux d'intérêt», a écrit David Madani, de Capital Economics, dans une note aux investisseurs.

Statistique Canada a indiqué jeudi que les prix avaient augmenté dans chacune des 12 catégories qu'elle étudie. La croissance des coûts du logement, qui s'est établie à 2,8% sur un an, a cependant été la principale responsable de la hausse de l'indice des prix à la consommation.

Les prix des dépenses courantes, de l'ameublement et de l'équipement du ménage ont affiché une hausse de trois% d'une année à l'autre, principalement en raison d'une augmentation de 7,6% du coût des services de téléphonie. Le coût des services d'accès à Internet a aussi progressé par rapport à l'an dernier.

Par ailleurs, les prix ont grimpé dans toutes les provinces. Les hausses les plus fortes ont été observées en Saskatchewan, tandis que les plus faibles ont été celles de l'Île-du-Prince-Édouard.

Sur une base désaisonnalisée, l'indice des prix à la consommation a avancé de 0,1% en août, alors qu'il avait reculé de 0,1% en juillet.