La direction du quotidien Le Devoir a annoncé jeudi à ses employés la mise en oeuvre prochaine d'un plan de compressions majeures qui pourrait se traduire par des pertes d'emplois.

Les dirigeants du journal misent sur des départs volontaires, mais pourraient par la suite licencier des employés surnuméraires, selon des informations obtenues par La Presse Canadienne.

Ni le syndicat ni la direction n'ont voulu préciser combien des quelque 120 employés du Devoir pourraient être affectés par les compressions. Chose certaine, il est prévu de sabrer dans les dépenses d'exploitation avant de toucher aux ressources humaines, a-t-on confirmé des deux côtés.

Les dernières années ont été difficiles sur le plan financier pour le journal indépendant. En 2013, il a terminé son exercice avec une perte nette de 1,3 million $, un creux historique.

«Le Devoir, comme toutes entreprises de presse, subit le contrecoup des changements technologiques qui se manifeste principalement par une baisse des revenus publicitaires», a écrit jeudi le directeur du quotidien, Bernard Descôteaux, sur le site Internet du journal.

Ces coupes surviennent alors que le quotidien de la rue De Bleury, qui a célébré en 2010 son 100e anniversaire, s'apprête à lancer ses applications mobiles pour tablettes et téléphones.

Ce lancement ne sera cependant pas compromis et aura lieu «au cours des prochaines semaines», a indiqué en entrevue téléphonique Geneviève O'Meara, coordonnatrice des communications au Devoir.

La direction mise justement sur cette nouvelle plateforme pour renouer avec la rentabilité en 2015, a précisé Mme O'Meara.

Le syndicat a été surpris d'apprendre, mercredi soir, la création d'un plan de départ volontaire, même s'il était bien au courant de la situation déficitaire de la publication.

«Non, ce n'est pas une bonne nouvelle, et non, je ne m'y attendais pas», a laissé tomber le président du syndicat, le journaliste économique François Desjardins.

«Mais ce que je peux dire, c'est qu'on est probablement (la dernière entreprise médiatique en lice) à faire face à cette éventualité d'un programme de départs volontaires. C'est média après média. Le contexte est structurel, il est global», a-t-il poursuivi.

Le plan de redressement doit être présenté aux membres du conseil d'administration la semaine prochaine.