L'économie canadienne connaîtra une faible croissance ces prochaines années. En 2014, le produit intérieur brut (PIB) pourrait être de 2,2%, après des hausses de 1,7 et 2,0% en 2012 et 2013. Il ne devrait ensuite pas dépasser les 2% jusqu'en 2020. Pourquoi? Un rapport du Mouvement Desjardins donne des explications.

Productivité

Le PIB a varié de façon beaucoup plus significative dans les années 60, en raison de la hausse de la productivité au travail liée notamment à la réforme de l'éducation et des investissements de taille dans les infrastructures publiques. Le PIB a atteint un creux de croissance dans les années 2000.

Démographie

Le vieillissement de la population et, conséquemment, les retraites des baby-boomers expliquent la faible croissance prévue du PIB au cours des prochaines années. D'ici à 2020, la croissance du nombre de Canadiens actifs (de 25 à 64 ans) va significativement ralentir, pour atteindre 0,2%. La rareté de la main-d'oeuvre empêchera de pourvoir des postes vacants, surtout pour les emplois exigeant une qualification spécialisée. «Si on suppose que la moyenne des heures travaillées hebdomadairement par chaque travailleur demeurera sensiblement inchangée, une création plus faible d'emplois se traduira par une croissance plus modeste du nombre total d'heures travaillées au sein de l'économie canadienne», dit Benoit P. Durocher, économiste principal du Mouvement Desjardins.

Investissements

Les investissements non résidentiels ont très peu augmenté ces deux dernières années. «Mais l'amélioration des conditions économiques mondiales attendue au cours des trimestres à venir devrait toutefois avoir des effets positifs sur la confiance des entrepreneurs canadiens», explique Benoit P. Durocher. Ce qui conduirait à une accélération des investissements, donc à une productivité plus élevée. Même si ce gain ne dépassera pas 1,7% dans les prochaines années.

Taux d'intérêt

La faible croissance de l'économie canadienne aura des répercussions notables sur les marchés financiers. «D'une part, les niveaux d'équilibre des taux d'intérêt seront plus bas que dans le passé, mentionne Benoit P. Durocher. D'autre part, une progression plus faible de la production réelle impliquera une évolution plus lente des profits des entreprises, ce qui pourrait se traduire par des gains moins importants au sein du marché boursier.» À des taux d'intérêt peu élevés se juxtaposera une croissance au ralenti de plusieurs indices économiques, dont le nombre d'emplois créés mensuellement et la croissance de la production.

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VARIATION ANNUELLE DU PIB

[Période : PIB réel]

1962-1970 : 5,6%

1971-1980 : 4,4%

1981-1990 : 2,0%

1991-2000 : 3,4%

2001-2010 : 1,6%

2011-2013 : 2,2%