L'expansion pancanadienne de Québecor (TSX:QBR.B) dans le secteur du sans-fil se fera uniquement si l'entreprise est en mesure de «minimiser» ses risques financiers, prévient son président et chef de la direction, Pierre Dion.

En conférence téléphonique afin de discuter des résultats du deuxième trimestre, jeudi, M. Dion a continué à mettre de la pression sur le gouvernement fédéral afin qu'il change certaines de ses règles, ce qui faciliterait la tâche du conglomérat.

«Avant d'investir dans une telle aventure, nous devons nous assurer que les conditions nous permettent de minimiser notre risque», a-t-il dit aux analystes.

Le PDG de l'entreprise québécoise en a particulièrement contre les frais d'itinérance facturés à une entreprise ayant recours au réseau d'une autre compagnie afin d'offrir du service sans fil dans des zones qui ne sont pas couvertes par son spectre de fréquences.

Selon lui, les règles actuelles favorisent les trois plus grands joueurs canadiens - Rogers (TSX:RCI.B), Bell (TSX:BCE) et Telus (TSX:T) - qui contrôlent près de 90% du secteur canadien des services sans fil.

Si rien ne change, Québecor a l'intention d'étudier différents scénarios pour le spectre sans fil acquis en Ontario, en Alberta ainsi qu'en Colombie-Britannique pour 233 millions $.

«Nous avons mis la main sur un actif d'une grande valeur à un bon prix, a souligné M. Dion. Cela nous procure plusieurs options. Nous pouvons exploiter cet actif ou s'en départir.»

Ottawa a récemment dévoilé les règles de son enchère du spectre sur les parties du spectre réservées à certains territoires en particulier qui obligeraient les firmes à être déjà opérationnelles dans les régions concernées pour pouvoir s'inscrire officiellement à l'enchère.

«Techniquement, cela voudrait dire d'acheter Wind Mobile ou Mobilicity, mais nous continuons de croire que les règles doivent être les mêmes pour tous ceux qui voudraient devenir le quatrième joueur du secteur», a dit M. Dion.

Le PDG de Québecor a aussi précisé qu'il n'avait pas l'intention de procéder à une acquisition en vue d'une expansion dans le secteur du sans-fil avant que le gouvernement fédéral modifie sa réglementation.

Le conglomérat a réduit sa perte à 54,8 millions $, ou 45 cents par action, au deuxième trimestre, par rapport à celle de 93,6 millions $, ou 75 cents par action, de la même période en 2013.

Sur une base ajustée, le bénéfice de Québecor s'est chiffré à 66 millions $, ou 54 cents par action, ce qui a dépassé de 7 cents la prévision des analystes sondés par Thomson Reuters.

«Ces excellents résultats s'expliquent de nouveau par le rendement des activités du secteur télécommunications, jumelé au succès des mesures de contrôle et de réduction de coûts dans le secteur médias d'information», a souligné M. Dion.

De leur côté, les revenus ont progressé de 0,6%, ou 6 millions $, pour s'établir à 1,07 milliard $.

Les produits du secteur des télécommunications ont grimpé de 3,1%, à 20,7 millions $, mais un recul de 7,3% a été enregistré dans celui des médias d'information, où le chiffre d'affaires a été de 14,6 millions $.

Au cours du trimestre, le service de téléphonie sans fil de Vidéotron a notamment gagné 29 700 abonnés, mais a perdu 3600 clients internet et 17 100 abonnés pour l'ensemble de ses services de télédistribution.

«Nous croyons qu'il sera difficile pour les actions de Québecor de progresser jusqu'à ce que la stratégie pour une possible expansion dans le secteur du sans-fil soit connue», a écrit l'analyste Dvai Ghose, de Cannaccord Genuity, dans une note.

«Malheureusement, nous ne nous attendons pas à avoir des précisions avant que (certaines) règles soient précisées, ce qui ne devrait pas survenir avant le printemps 2015», a ajouté l'analyste.

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a déjà indiqué qu'il désirait savoir si les grandes entreprises placent les nouveaux joueurs dans une position désavantageuse en ce qui a trait aux frais d'itinérance. L'organisme doit tenir des audiences sur la question au cours de l'automne.

Par ailleurs, Québecor a annoncé la création du Groupe Média, qui sera dédié aux médias de divertissement et d'information du conglomérat et qui regroupera notamment le Groupe TVA ainsi que la Corporation Sun Media. Ce groupe sera dirigé par Julie Tremblay, qui occupera également les fonctions de présidente et chef de la direction du Groupe TVA.