On commence à peine à mesurer le déclin de la population.

Avec la faible création d'emplois depuis un an, le taux de chômage aurait augmenté davantage si les rangs de la population active grossissaient au même rythme qu'au début de la décennie. Or, ils sont stables au Québec, alors qu'ils ont gonflé d'à peine 0,5% depuis un an à l'échelle canadienne.

Démographes et économistes affirment qu'il faut chercher à augmenter le taux de participation des 55 ans et plus pour combler la faible augmentation de la population.

Sur ce plan, le Canada traîne derrière les États-Unis, et le Québec traîne au sein du Canada.

On parle d'incitatifs, mais la situation ne sera pas facile à résorber.

Beaucoup d'entreprises ne veulent pas embaucher des travailleurs qui ont dépassé la mi-cinquantaine. C'est dans cette cohorte que se retrouve la plus forte proportion de chômeurs longue durée (depuis plus de 26 semaines).

Cette tendance s'est même accentuée avec la récession.

Au Québec, on observe le même phénomène. L'an dernier, 17,6% des chômeurs de 55 ans et plus étaient sans emploi depuis au moins 6 mois. Chez les 25-54 ans, c'est plutôt 15,3%, mais en hausse depuis 3 ans.

De toute évidence, les travailleurs licenciés non syndiqués ou ceux dont l'entreprise a fermé éprouvent des difficultés à retrouver du travail. Les employeurs privés semblent préférer les nouvelles compétences payées souvent au bas de l'échelle à l'expérience.

Malgré tout, le taux d'emploi au sein de cette cohorte est à la hausse. Cela reflète le vieillissement de la population et peut-être aussi une volonté moins ferme de favoriser les retraites anticipées.