Le magazine économique américain Forbes, célèbre pour son classement des plus grosses fortunes de la planète, va passer sous le contrôle d'un consortium d'investisseurs internationaux basé à Hong Kong.

La famille fondatrice qui le contrôlait depuis près d'un siècle mais qui avait révélé à la mi-novembre qu'elle envisageait de le vendre, a annoncé vendredi dans un communiqué la cession d'une «participation majoritaire» dans Forbes Media, la société qui édite la version américaine du magazine et ses déclinaisons internationales.

La hauteur de cette participation et les modalités de l'opération ne sont pas divulguées, mais selon le New York Times la transaction valoriserait Forbes Media dans son ensemble à 475 millions de dollars.

L'acheteur est Integrated Whale Media Investments, un nouveau consortium basé à Hong Kong. Il compte parmi ses principaux investisseurs un fonds de Hong-Kong, IAM, spécialisé dans les télécoms, la finance et les technologies, ainsi que Wayne Hsieh, le cofondateur du groupe informatique de Singapour Asus, connu notamment pour ses ordinateurs et ses cartes mères.

Ces investisseurs apporteront «du capital ainsi que de l'expertise financière et opérationnelle, avec l'intention d'utiliser leurs relations internationales pour élargir stratégiquement la portée de Forbes au niveau mondial», indique le communiqué.

La famille Forbes doit conserver «une participation importante» et Steve Forbes, l'un des petits-fils du fondateur, conservera la double casquette de rédacteur en chef et de président du conseil d'administration de Forbes Media. La société restera basée aux États-Unis.

Le fonds Elevation Partners, qui compte parmi ses investisseurs le chanteur Bono et détenait depuis 2006 une participation minoritaire non divulguée, doit en revanche sortir du capital.

Forbes avait été fondé en 1917 par le journaliste d'origine écossaise B. C. Forbes et à sa mort le flambeau était passé à ses deux fils, puis à ses quatre petits-fils.

Le magazine revendique aujourd'hui plus de six millions de lecteurs aux États-Unis et s'est étendu au fil des années avec des éditions internationales (il couvre 63 pays en 21 langues), numériques, des conférences, etc., qui lui permettent de toucher environ 75 millions de personnes dans le monde, assure-t-il.

Forbes, qui n'est pas coté en Bourse et n'est donc pas obligé de communiquer sur ses résultats financiers, affirme être rentable et avoir réalisé en 2013 «sa meilleure performance financière en six ans».

La transaction doit être bouclée d'ici la fin de l'année.