Le long et difficile hiver a refroidi la reprise de l'économie canadienne, qui a connu au premier trimestre son pire taux de croissance depuis plus d'un an, alors que des entreprises ont reporté à plus tard leurs investissements et que plusieurs autres secteurs clés ont reculé ou enregistré de faibles gains.

Statistique Canada a annoncé vendredi que le produit intérieur brut (PIB) réel, exprimé en taux annualisé, avait augmenté de 1,2 %, soit environ la moitié d'un point en moins que ce qu'avaient prévu les analystes pour les mois de janvier à mars.

Ce résultat n'est pas aussi pire que le recul d'un % enregistré aux États-Unis, mais il est le plus faible enregistré au Canada depuis le quatrième trimestre de 2012.

«Franchement, ça ne paraît bien qu'en comparaison avec ce qui s'est passé aux États-Unis», a affirmé Doug Porter, économiste en chef de la Banque de Montréal.

«Ce fut un trimestre pas mal faible dans l'ensemble. Il n'y a pas grand-chose de positif», a-t-il ajouté.

M. Porter a fait remarquer que le PIB paraissait mieux en raison de la dégringolade des importations, grâce à laquelle les échanges commerciaux ont contribué de façon positive malgré la baisse des exportations.

L'espoir - et ce à quoi s'attendent de nombreux économistes - réside dans le fait que les conditions météorologiques plus clémentes du printemps puissent permettre de relancer l'activité économique canadienne, notamment en ramenant les consommateurs dans les centres commerciaux et en incitant les entreprises à investir afin de croître et d'améliorer leur productivité.

Néanmoins, David Madani, de Capital Economics, a fait remarquer que le taux de croissance de mars, dernier mois du trimestre, n'avait été supérieur que de 0,1 % à celui de février. L'espoir d'une reprise printanière est peut-être optimiste, a-t-il estimé.

Le rapport de Statistique Canada donne peu de raisons de se réjouir. Les marchés ont notamment réagi en faisant glisser le dollar canadien, mais ce dernier s'est repris en cours de journée pour finalement ne clôturer que sur une légère baisse de 0,05 cent US à 92,23 cents US.

La principale force de l'économie canadienne demeure le secteur des ressources, en particulier l'industrie pétrolière. L'exploitation minière et l'extraction gazière ont connu une solide croissance de 4,2 % au premier trimestre, par rapport à la même période il y a un an, tandis que les services publics ont progressé de 1,2 %.

Statistique Canada a indiqué avoir revu à la baisse le taux de croissance du quatrième trimestre, passé de 2,9 % à 2,7 %. La solide lecture initiale du mois du PIB de janvier, de 0,5 %, a quant à elle été ramenée à 0,4 %.

La demande intérieure finale a baissé de 0,1 % au premier trimestre, par rapport au trimestre précédent, la formation brute de capital fixe des entreprises a diminué de 0,9 %, les exportations ont affiché une baisse de 0,6 %, les exportations de biens ont fléchi de 0,8 %, les investissements des entreprises en bâtiments résidentiels ont diminué de 1,6 %, et la valeur de la construction de logements neufs a baissé de 1,5 %, tandis que les activités de revente de propriétés reculaient de 6,4 %.

Dans l'ensemble, les industries productrices de services ont avancé de 0,3 % d'un trimestre à l'autre, tandis que les industries productrices de biens ont augmenté de 0,6 %.