Si Québecor (T.QBR.B) souhaite obtenir du gouvernement fédéral des privilèges pour faciliter l'implantation de Vidéotron à l'échelle nationale, elle trouvera Bell (T.BCE) sur son chemin, a prévenu hier le PDG de cette dernière, George Cope.

L'an dernier, Bell, Rogers [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] et Telus [[|ticker sym='T.T'|]] s'étaient alliés pour mener la campagne d'opinion publique «Soyons équitables». Celle-ci visait à empêcher le gouvernement fédéral d'accorder un avantage financier ou réglementaire à l'américaine Verizon, qui reluquait le marché canadien du sans-fil.

Celle-ci s'étant désistée, c'est Vidéotron qui a hérité d'une bonne partie des fréquences que l'on pensait réserver à Verizon. Du coup, l'entreprise québécoise étudie la possibilité de devenir un acteur national du sans-fil et a évoqué l'idée d'une forme de soutien d'Ottawa.

«Je ne vois pas pourquoi Vidéotron recevrait plus de soutien que Rogers, Telus ou Bell. C'est un concurrent important, compétent et excellent qui n'a pas besoin de l'aide du gouvernement canadien, tout comme nous», a déclaré le PDG de Bell.

La neutralité de l'internet

Par ailleurs, M. Cope ne semble pas voir pour l'instant d'urgence à transporter au Canada le débat sur la neutralité de l'internet qui fait présentement rage aux États-Unis.

La FCC américaine étudie en effet la possibilité de permettre à des fournisseurs d'accès internet d'imposer des charges à certains fournisseurs de contenu particulièrement gourmands en bande passante, notamment Netflix.

En échange, ces fournisseurs verraient leur contenu privilégié dans les «tuyaux» de l'opérateur.

L'idée remet en question le concept de neutralité de l'internet, puisqu'il permettrait à des fournisseurs de contenu plus fortunés d'offrir un service de meilleure qualité que de jeunes entreprises naissantes.

«Il faudra voir comment ça évolue aux États-Unis, a dit M. Cope. De notre point de vue, nous voulons nous assurer que nous sommes capables d'offrir à nos actionnaires un rendement suffisant, compte tenu des investissements que nous faisons dans notre réseau. Ce n'est pas un problème pour le moment.

«Nous voulons aussi nous assurer que les entreprises qui font affaire au Canada paient les mêmes impôts que nous et fassent les mêmes contributions que nous faisons.»

Au Canada, les rivaux de Netflix lui reprochent de menacer l'écosystème télévisuel canadien, puisqu'elle n'est pas forcée par la loi de contribuer à la production de contenu local.