Le sport et en particulier le Super Bowl, la très populaire finale de football américain, soutiennent les performances des chaînes de télévision du magnat des médias Rupert Murdoch, avec des résultats meilleurs que prévu publiés mercredi.

«Les audiences de nos événements télévisés en direct, à commencer par le Super Bowl, le plus regardé de l'histoire, soulignent la valeur de nos investissements dans les programmes sportifs en direct, tant aux États-Unis qu'à l'international», s'est félicité le milliardaire dans un communiqué.

Il s'exprimait à l'occasion de la publication des résultats de la société 21st Century Fox, qui réunit depuis l'été dernier ses activités audiovisuelles (les réseaux télévisés Fox et Sky ainsi que les studios de cinéma 20th Century Fox) et où il occupe le poste de PDG.

Entre janvier et mars, troisième trimestre de son exercice décalé, 21st Century Fox a vu son bénéfice net chuter de 63% à 1,05 milliard de dollars. Il avait toutefois été dopé un an plus tôt par 2,1 milliards de dollars de gains comptables liés à la montée au capital du groupe allemand de télévision à péage Sky Deutschland.

Le bénéfice par action hors exceptionnels, la référence à Wall Street, a dépassé de 12 cents la prévision moyenne des analystes à 47 cents. Le chiffre d'affaires, également meilleur qu'attendu, a progressé de 12% à 8,22 milliards de dollars.

Dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street, l'action Fox gagnait 3,36% à 33,20 dollars.

Les chaînes de télévision classiques ont profité de la diffusion du Super Bowl, qui a généré environ 350 millions de dollars de revenus selon le directeur financier John Nallen. Leur chiffre d'affaires a bondi sur le trimestre de 27% à 1,6 milliard de dollars et leur bénéfice d'exploitation de 32% à 288 millions.

Le sport a compensé des audiences «décevantes» dans les émissions de divertissement, à commencer par le télé-crochet American Idol, a reconnu le directeur d'exploitation Chase Carey.

Le satellite plombé par Sotchi et la Bundesliga

Dans les réseaux câblés, le chiffre d'affaires a progressé de 11% à 3,2 milliards et le bénéfice de 10% à 1,2 milliard.

Là encore, 21st Century Fox investit dans le sport, avec de nouvelles chaînes, comme Fox Sport One (FS1).

La société vient aussi d'augmenter de 49% à 80% sa participation dans le réseau sportif américain YES, qui retransmet notamment les matchs de l'équipe de base-ball des New York Yankees.

Les investissements sportifs sont toutefois à double tranchant: le bénéfice des chaînes satellitaires a chuté de 36% à 58 millions de dollars, malgré un chiffre d'affaires en hausse de 16% à 1,5 milliard, à cause notamment de coûts de retransmission accrus pour les jeux Olympiques de Sotchi (Russie) sur Sky Italia et la Bundesliga de football allemande sur Sky Deutschland.

Dans le cinéma, les revenus se sont repliés de 3% à 2,3 milliards de dollars, mais le bénéfice a progressé de 6% à 354 millions.

«Après quelques trimestres difficiles», M. Carey a «l'impression d'avoir renversé la tendance». Il a évoqué le bon démarrage du film d'animation «Rio 2», qui s'approche des 400 millions de dollars de recettes mondiales, et les sorties plus tard cette année de nouveaux opus de La Planète des Singes et de X-Men.

En termes de publicité, les recettes ont grimpé de 30% sur un an sur les chaînes classiques grâce au Super Bowl. Sur les réseaux câblés, l'augmentation est de 8% aux États-Unis, grâce surtout à la chaîne d'informations Fox News, mais seulement de 4% à l'international à cause de changes défavorables en particulier en Inde.

Les dirigeants du groupe se sont aussi félicités de recettes «record» dans la vidéo à la demande et sur internet. Cela augmente la monétisation de ses séries, avec par exemple plusieurs contrats signés avec le service de vidéo en ligne Amazon Prime pour des titres comme The Americans, sur un couple d'espions soviétiques infiltrés aux Etats-Unis durant la Guerre froide, ou les aventures en 24 heures chrono de l'agent anti-terrorisme Jack Bauer.