L'économie des États-Unis a calé au premier trimestre du fait des conditions hivernales difficiles, décevant les attentes des analystes au moment où la Réserve fédérale (Fed) s'apprête à réduire encore son soutien à l'économie.

Selon la première estimation du département du Commerce publiée mercredi, le Produit intérieur brut (PIB) américain n'a progressé que de 0,1% en rythme annualisé de janvier à mars.

La prévision médiane des analystes était de 1% après une expansion de 2,6% au quatrième trimestre et de 4,1% au troisième trimestre.

Hormis les dépenses de consommation qui se sont bien comportées - surtout grâce aux dépenses dans les services, notamment d'électricité et de chauffage -, de nombreux secteurs de l'économie sont tombés dans le rouge.

Les dépenses de consommation ont progressé de 3% après 3,3% au trimestre précédent.

En revanche, les investissements des entreprises ont reculé de 2,1%, après une hausse de 5,7% au trimestre précédent. Les investissements résidentiels sont en retrait de 5,7%. Quant aux exportations, elles ont plongé de 7,6% alors qu'elles avaient augmenté de 9,5% au quatrième trimestre. C'est leur plus forte chute depuis le 1er trimestre 2009 où elles avaient fondu de plus d'un quart.

Le ministère ne fait pas de commentaire pour expliquer ce coup de frein spectaculaire de la croissance de janvier à mars mais la Réserve fédérale (Fed) avait averti à plusieurs reprises que les conditions hivernales exceptionnelles avaient affecté l'expansion économique.

Dans son Livre beige publié début mars - un document de 48 pages -, la Fed avait cité 120 fois le mauvais temps pour expliquer le ralentissement de l'activité dans la plupart des régions.

Cette performance décevante ne devrait toutefois pas dérouter la Fed de son objectif de clore d'ici la fin de l'année ses injections massives de liquidités destinées à soutenir la reprise.

Selon la grande majorité des analystes, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) doit annoncer plus tard dans la journée, à l'issue d'une réunion de deux jours, une nouvelle réduction de 10 milliards de dollars par mois de ses achats d'obligations, pour les porter à 45 milliards mensuels.

Les acteurs sur les marchés seront très attentifs à ce que dit le Comité monétaire sur l'état de l'économie.

Selon Michael Gapen, analyste chez Barclays Research, le FOMC doit «signaler que l'activité économique va rebondir».

Si la Fed avait pris acte du ralentissement de l'activité au premier trimestre du fait des conditions météorologiques, depuis, elle a assuré dans son Livre beige mi-avril que la croissance redémarrait.

Avec un retour de la fréquentation des magasins, les dépenses de consommation ont accéléré «après l'amélioration des conditions climatiques», signalait ce rapport sur l'état de l'économie qui paraît toutes les six semaines.

Il arrive que la première estimation du PIB par le département du Commerce soit fortement révisée au cours de deux autres estimations.

Vendredi paraîtront en outre les chiffres de l'emploi en avril, très sensibles pour les marchés.

L'amélioration ébauchée en mars, après ces mois d'hiver décevants, devrait se poursuivre. Les analystes projettent 210 000 créations d'emplois et un taux de chômage en retrait d'un dixième de point à 6,6%.

Signe positif, les créations d'emplois du seul secteur privés, publiées mercredi, se sont élevées à 220 000 en données corrigées des variations saisonnières, en hausse de 5,9% par rapport à mars. Les analystes étaient moins optimistes, s'attendant à une progression moins marquée de 215 000.

D'autres chiffres seront en outre publiés cette semaine donnant de précieuses indications sur la consommation (dépenses et revenus des ménages), l'immobilier (dépenses de construction) et la production industrielle (ISM Manufacturier).