L'action de Pfizer grimpait lundi à Wall Street, alors que les analystes pariaient sur une offensive du géant pharmaceutique pour acquérir son rival britannique AstraZeneca.

Vers 11h00, l'action de Pfizer montait de 1,55% à 30,72 dollars à la Bourse de New York.

Selon le Sunday Times, le numéro un mondial du secteur a approché son concurrent AstraZeneca afin de le racheter pour 101 milliards de dollars.

Les deux groupes ne sont toutefois pas en négociation actuellement, AstraZeneca ayant rejeté les avances du géant américain, affirme le journal citant des sources bancaires.

Sollicité par l'AFP, Pfizer a indiqué ne pas commenter «ni les rumeurs ni les spéculations» des marchés.

Des analystes croient pourtant à une nouvelle offensive de Pfizer, confronté à une perte des brevets sur ses «blockbusters», dont son anti-cholestérol Lipitor.

«Cette acquisition a du sens pour Pfizer», estime Alex Arfaei de BMO Capital Markets.

Comme lui, la banque Citigroup souligne qu'une fusion Pfizer-AstraZeneca générerait d'importantes synergies et économies d'échelle et permettrait à l'américain de devenir un acteur conséquent dans le créneau à fort potentiel qu'est l'immuno-oncologie.

Tout comme Pfizer, AstraZeneca est confronté à l'expiration de bon nombre de ses brevets, ce qui suscite des interrogations sur sa croissance future et en a fait une cible potentielle d'offre publique d'achat (OPA).

Il développe actuellement des médicaments expérimentaux contre le cancer qui pourraient intéresser Pfizer.

Les deux laboratoires travaillent déjà ensemble sur des projets communs tels que la mise au point d'une nouvelle méthode, plus rapide et moins coûteuse, pour les essais cliniques de traitements dans le domaine du cancer.

L'opération pourrait aussi permettre à Pfizer de faire des économies au niveau fiscal en utilisant l'argent amassé hors des États-Unis via ses filiales sans avoir à le rapatrier aux États-Unis où il paierait des impôts, selon les analystes.

D'autres concurrents comme Novartis, Amgen, voire le numéro un britannique du secteur GlaxoSmithKline pourraient venir contrecarrer ses plans, avance Citigroup.

Le géant américain dispose néanmoins d'options de rechange, relève la banque. Il pourrait aussi jeter son dévolu sur d'autres cibles attrayantes comme les laboratoires britannique Shire, suisse Actelion et belge UCB, avance Citigroup.

La dernière acquisition importante de Pfizer remonte à 2009 avec le rachat de son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars.