Les prix à la consommation ont plus grimpé que prévu en février, mais pas assez pour empêcher l'inflation annuelle de glisser de quatre dixièmes de points à 1,1 % - près du seuil inférieur de la fourchette privilégiée par la Banque du Canada.

Les économistes s'attendaient à ce que l'inflation annuelle calculée par Statistique Canada recule en raison d'une hausse des prix de l'essence en février 2013 qui ne s'est pas reproduite cette année, mais la progression des prix d'autres biens ont permis au déclin d'être moins prononcé que prévu.

Les prix des voyages organisés ont avancé de 14,3 % par rapport au mois de janvier, tandis que ceux des séjours à l'hôtel ont pris 4,7 % et que ceux des vêtements pour femmes ont gagné 2,7 %, a précisé vendredi Statistique Canada.

Les prix de l'essence ont, en outre, progressé de 2,3 % et ceux des aliments ont grimpé d'un % en février, par rapport au mois précédent.

Selon des analystes, ces chiffres sont ceux qu'attendait le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, et ils devraient effacer les craintes de déflation et amoindrir la spéculation entourant une éventuelle réduction des taux d'intérêt pour stimuler l'économie. La banque centrale espère garder l'inflation à l'intérieur de sa fourchette-cible de 1 à 3 %, idéalement le plus près possible de 2 %.

«Ils s'inquiètent de toute faible inflation persistante et, pour les deux derniers mois, nous avons eu des surprises à la hausse sur l'inflation. Cela devrait faire sourire les décideurs de la banque», a observé Benjamin Reitzes, un économiste principal de la Banque de Montréal.

Jimmy Jean, de Desjardins Marché des capitaux, dit s'attendre à ce que l'inflation grimpe encore un peu et atteigne même la cible de 2 % plus tard au printemps.

Cela n'est peut-être pas une bonne nouvelle pour les consommateurs, a poursuivi M. Jean, mais c'est un solide indicateur d'une activité économique en bonne santé puisque cela démontre que les consommateurs et les entreprises sont prêts à dépenser.

L'économie canadienne a reçu d'autres bonnes nouvelles vendredi avec la publication des plus récentes données sur les ventes au détail en janvier, qui se sont remises du plongeon de décembre pour grimper de 1,3 %.

«La solide reprise des volumes de ventes au détail de janvier, suivant le recul lié au mauvais temps du mois précédent, suggère que l'économie se reprend assez rapidement», a estimé l'économiste en chef de Capital Economics au Canada, David Madani.

Malgré tout, la plupart des économistes et la Banque du Canada s'attendent à une faible croissance pour le premier trimestre, en partie parce qu'il fait suite à une performance décevante en décembre et parce que les conditions météorologiques ont continué d'être mauvaises en janvier et en février. Mais ils misent aussi sur une importante reprise au deuxième trimestre, qui débutera le 1er avril. Dans l'ensemble, les économistes visent une croissance d'entre 2,0 et 2,5 % pour l'ensemble de 2014.

Sur le front de l'inflation, les données plus vigoureuses que prévu du mois de février sont essentiellement attribuables à une hausse mensuelle de 0,8 % de l'indice des prix à la consommation, qui, même si elle était moindre que celle de la même période l'an dernier, était suffisante pour garder l'inflation annuelle au-dessus de la barre de 1 %.

L'inflation de base, que calcule la Banque du Canada en omettant les prix les plus volatils comme ceux de l'essence et des fruits et légumes frais, s'est établie à 1,2 % en février sur une base annuelle, tandis qu'elle était de 1,4 % en janvier.

Sur une base annuelle, le prix de l'essence a reculé de 1,3 %, après avoir augmenté de 4,6 % en janvier. En outre, les coûts de l'électricité ont avancé de 4,7 %, ceux des impôts à la propriété ont gagné 3,2 % et ceux des fruits frais ont gagné 7,5 %.

Les prix des aliments, qui contribuent de façon importante à l'indice des prix de Statistique Canada, ont avancé d'un modeste 1,1 %, une allure identique à celle observée en janvier.

Pendant ce temps, les prix de l'essence, des vêtements pour femmes, des appareils électroniques, des médicaments sous ordonnance, des outils et d'autres équipements ménagers ont tous reculé par rapport à février 2013.

L'inflation annuelle la plus forte a été observée à l'Île-du-Prince-Édouard, soit 2,7 %, tandis que la plus faible était celle de la Colombie-Britannique, où les prix ont reculé de 0,3 %.

Au Québec, la hausse des prix a ralenti à 0,4 % en février, par rapport à une inflation de 1,1 % en janvier. En Ontario, elle est passée de 1,6 % en janvier à 1,5 % en février.

Le taux d'inflation dans les provinces et territoires du Canada en février

Voici le taux dans les provinces et territoires du pays (le chiffre du mois précédent figure entre parenthèses):

- Terre-Neuve-et-Labrador 1,4 (2,5)

- Île-du-Prince-Édouard 2,7 (3,2)

- Nouvelle-Écosse 1,3 (1,6)

- Nouveau-Brunswick 1,1 (1,6)

- Québec 0,4 (1,1)

- Ontario 1,5 (1,6)

- Manitoba 2,2 (2,6)

- Saskatchewan 2,3 (2,3)

- Alberta 2,4 (2,7)

- Colombie-Britannique -0,3 (0,0)

- Whitehorse, Yukon 2,3 (2,2)

- Yellowknife, T.-N.-O., 2,0 (1,5)

- Iqaluit, Nunavut 1,2 (1,0)

Le taux d'inflation dans les grandes villes du Canada en février

Voici le taux dans les grandes villes du pays (le chiffre du mois précédent figure entre parenthèses):

- Saint-Jean, T.-N.-L., 1,5 (2,5)

- Charlottetown-Summerside, 2,6 (3,2)

- Halifax, 1,4 (1,5)

- Saint-Jean, N.-B., 1,1 (1,6)

- Québec, 0,3 (1,1)

- Montréal, 0,5 (1,2)

- Ottawa, 1,2 (1,4)

- Toronto, 1,7 (1,8)

- Thunder Bay, 1,4 (1,8)

- Winnipeg, 2,1 (2,6)

- Regina, 2,3 (2,4)

- Saskatoon, 2,2 (2,1)

- Edmonton, 1,9 (2,2)

- Calgary, 2,9 (3,1)

- Vancouver, -0,3 (0,2)

- Victoria, -0,3 (-0,1)