La couverture des déboires du maire de Toronto, Rob Ford, par le Toronto Star a aidé à stabiliser les bénéfices de son éditeur, Torstar (T.TS.B), au quatrième trimestre, mais ce n'est pas la seule raison qui explique l'amélioration de ses résultats, ont fait valoir mercredi des dirigeants de la société.

«Si c'était le cas, les résultats seraient encore meilleurs», a blagué John Cruickshank, l'éditeur du quotidien et président du Star Media Group, lorsque questionné, lors d'une conférence téléphonique, sur le rôle du controversé maire torontois sur les plus récents résultats de la compagnie.

«En fait, nos sources de revenus pour l'ensemble de nos activités se sont rapprochés de niveaux historiques. Je crois que le fait que notre salle de nouvelles ait vraiment dominé cette histoire signifie que nous avons vraiment une raison d'être particulière pour les gens de la communauté. Je suis certain que les publicitaires sont très conscients de ça.»

Rob Ford a dominé les manchettes depuis qu'il a été privé d'une importante partie de ses pouvoirs à la fin de l'an dernier, après qu'il a admis avoir fumé du crack. Le maire a continué à s'attirer les critiques, plus récemment pour avoir tenu des propos controversés en direct à la télévision et pour une vidéo dans laquelle on peut le voir tenir un discours incohérent dans un accent jamaïcain.

Le groupe médiatique Torstar a affiché un bénéfice net de 20,6 millions $ pour le trimestre clos le 31 décembre, ce qui est légèrement inférieur à celui de 21,1 millions $ de la même période l'année précédente. Le bénéfice net par action est resté inchangé à 26 cents, tandis que le bénéfice ajusté a retraité de 1 cent à 48 cents par action.

Les revenus totaux de Torstar pour ses divisions des journaux et des livres, incluant les romans à l'eau de rose Harlequin, ont reculé à 366,5 millions $, en baisse de 7% par rapport à ceux de 395,7 millions $ un an plus tôt, même si les revenus de la division des médias ont progressé par rapport au troisième trimestre.

L'action de Torstar a pris mercredi 63 cents, soit 12,5%, pour clôturer à 5,67 $ à la Bourse de Toronto.

La division des médias, qui comprend le Toronto Star et les quotidiens gratuits Metro, a connu une bonne fin d'exercice, même si elle a dû encaisser un «coup» du côté de son auditoire en ligne lorsque le Star a installé un mur payant sur son site internet en août.

Pour la nouvelle année, Torstar entend continuer à se concentrer sur son approche multi-plateformes dans l'espoir de trouver l'équilibre dans sa livraison de nouvelles par l'entremise de sources numériques et imprimées.

Les revenus de la division des médias ont reculé par rapport au quatrième trimestre de 2012, retraitant à 271,45 millions $ par rapport à 290,76 millions $, mais son bénéfice d'exploitation a grimpé à 29,35 millions $, comparativement à 23,21 millions $.

Selon le président et chef de la direction de Torstar, David Holland, les activités de la division des médias continuent à faire face à la pression sur les revenus publicitaires, même si une certaine amélioration a été observée au quatrième trimestre.

En novembre, Torstar a annoncé une réorganisation de ses activités de ventes publicitaires au Toronto Star, le plus grand quotidien au pays, et les a transférées à une société affiliée.

Entre-temps, les revenus de la division des livres ont reculé à 95,02 millions $, par rapport à 104,99 millions $ un an plus tôt, et son bénéfice d'exploitation a diminué à 10,25 millions $, comparativement à 14,81 millions $.

Torstar a attribué ce recul de performance aux ventes de romans Harlequin au cours de la période des Fêtes, pendant laquelle ces livres étaient vendus à fort rabais par les détaillants électroniques. L'éditeur prévoit que les ventes de livres Harlequin vont se stabiliser au cours de l'année, pendant que la société continuera à s'ajuster à l'environnement numérique.

Torstar détient un investissement dans La Presse Canadienne dans le cadre d'un accord avec les sociétés mères des quotidiens The Globe and Mail et La Presse.