Le premier sous-gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, affirme que la banque centrale cherche encore à comprendre pourquoi l'inflation baisse depuis 2012 et a chuté sous sa cible idéale de 2%.

À l'occasion de ce qu'il a présenté comme étant sa dernière allocution en tant que premier sous-gouverneur de la banque centrale, M. Macklem a indiqué vendredi que le casse-tête économique semblait refléter une combinaison de bonne et mauvaise désinflation.

La mauvaise désinflation découle d'une offre excédentaire persistante, tandis que la bonne désinflation résulte d'une concurrence accrue dans le commerce de détail, a-t-il expliqué à l'École de gestion John-Molson de l'Université Concordia, à Montréal.

En théorie, la politique monétaire devrait servir à contrer la mauvaise désinflation provenant de la faiblesse de la demande, a fait remarquer M. Macklem.

Mais dans les faits, il s'agit plutôt d'un processus de gestion des risques puisqu'il existe de nombreuses sources d'incertitude dans l'appréciation que fait la banque des forces désinflationnistes, a-t-il ajouté.

Bien que les moteurs déterminants de la croissance et de l'inflation future semblent se raffermir, la Banque du Canada s'attend à ce que l'inflation demeure nettement sous la cible pendant quelque temps, ce qui signifie que les risques à la baisse entourant l'inflation ont gagné en importance, a affirmé M. Macklem.

«Nous devons faire de notre mieux pour déterminer pourquoi l'inflation se situe sous la cible, mais quels que soient les efforts déployés, une incertitude planera toujours sur notre diagnostic», a-t-il dit.

«Notre travail à la Banque du Canada consiste à la fois à affiner autant que possible l'analyse et à prendre en compte les risques et les incertitudes au moment de déterminer l'orientation qu'il convient d'imprimer à la politique monétaire pour atteindre notre cible d'inflation», a également indiqué le premier sous-gouverneur.

M. Macklem a annoncé en décembre qu'il quitterait la banque centrale le 1er mai, quatre ans avant la fin de son mandat, pour devenir le doyen de l'École de gestion Rotman de l'Université de Toronto.