L'agence de notation financière Moody's a relégué lundi la note du géant japonais de l'électronique Sony (SNE) en catégorie spéculative, à cause d'une rentabilité toujours à l'épreuve.

La note d'émetteur de dette de Sony ainsi que celle de ses obligations à long terme a été abaissée d'un cran à Ba1, avec une perspective stable, car le groupe a du mal à améliorer et stabiliser sa rentabilité, en dépit des avancées de la restructuration menée depuis des mois, a justifié l'agence.

Moody's s'inquiète tout particulièrement des difficultés rencontrées par les activités de téléviseurs d'une part et de PC d'autre part, «toutes les deux soumises à une rude concurrence internationale, à des changements technologiques très rapides et à une obsolescence des produits» en quelques années.

«La rentabilité de Sony risque de rester faible et volatile», prévient Moody's qui juge que les activités centrales du groupe (TV, mobiles, caméscopes, PC, etc.) vont continuer de peser sur les comptes.

Sony a lancé sous la houlette de son PDG Kazuo Hirai une vaste restructuration dans la division des téléviseurs, ancrée dans le rouge depuis des années, ce qui a réduit les pertes de ses activités de produits audiovisuels grand public, mais l'agence estime que Sony aura du mal à renouer à court terme avec les profits élevés connus dans le passé.

Même si d'autres divisions génèrent des bénéfices, cela ne suffit pas à soutenir une notation supérieure, notamment parce que certaines activités rentables comme les appareils photo ne sont pas assurées de le rester autant.

Par ailleurs, même si grâce au lancement réussi à l'international de la console de jeu vidéo de salon PlayStation 4, des gains sont attendus dans ce segment d'activité, ils ne reviendront pas à des niveaux connus autrefois.

Finalement, Sony est soutenu par les gains dégagés avec la musique et le cinéma, mais l'instabilité des activités rentables fait courir le risque que le délai avant de voir le groupe se remettre sur pied soit plus long qu'espéré.

Sony avait ramené début novembre à 30 milliards de yens (210 millions d'euros) contre 50 milliards son estimation de bénéfice net pour l'exercice d'avril 2013 à mars 2014.

Au lieu de 15 millions de téléviseurs, il n'en vendra probablement que 14. Le nombre de PC écoulés dans l'année a été abaissé à 5,8 millions au lieu de 6,2, le total d'appareils photo à 12 millions au lieu de 12,5 et les caméscopes à 2,3 millions plutôt que 2,5.

Même si le groupe a vendu des actifs à tour de bras ces derniers mois, il n'est pas parvenu à soigner le mal qui le ronge: une incapacité à suivre la fuite en avant concurrentielle imposée par des rivaux comme les sud-coréens Samsung ou LG Electronics.

Les résultats des neuf premiers mois de l'année et nouvelles prévisions seront annoncés le 6 février.