Le Groupe CH, déjà propriétaire du Canadien, du Centre Bell et du promoteur evenko, a officialisé hier l'acquisition de L'Équipe Spectra, qui possède notamment la salle Métropolis, une agence d'artistes et les contrats de gestion de trois grands festivals mont-réalais. Après deux ans et demi de discussions, la transaction, annoncée par La Presse hier matin, fait du Groupe CH un acteur encore plus incontournable dans le milieu du divertissement à Montréal.

«Ensemble, nous pouvons faire mieux dans cette ville, a dit Geoff Molson, président et chef de la direction du Groupe CH. Nous voulons aider à contribuer à la croissance des festivals et avoir plus d'impact économique à Montréal.»

La Presse Affaires a posé cinq questions à l'homme le plus influent de l'industrie mont-réalaise du divertissement.

Q Quel est votre plan de match pour Spectra?

R La transaction n'aura pas d'impact pour Spectra. Nous voulons maintenir la culture de cette entreprise, maintenir ses dirigeants en poste et respecter la façon dont ils gèrent cette entreprise. L'autre objectif, c'est de partager nos expertises. Nous [Groupe CH et evenko] avons des expertises, ils [Spectra] ont des expertises, ce sera bon pour tout le monde de les partager. Il y a beaucoup de travail à faire ensemble.

Q Quel est l'impact de la transaction pour le Festival international de jazz de Montréal, les FrancoFolies de Montréal et Montréal en lumière, trois organismes sans but lucratif dont le contrat de gestion est octroyé à Spectra?

R Il n'y a pas de plan pour changer la façon dont Spectra gère les trois festivals. Spectra est important pour Montréal, et c'est important pour nous d'assurer la pérennité de Spectra et des festivals.

Q En conférence de presse, le PDG de Spectra, Alain Simard, disait rêver à des spectacles d'envergure encore plus importante, par exemple Eric Clapton durant le Festival international de jazz de Montréal. Votre arrivée comme propriétaire de Spectra se traduira-t-elle par des moyens plus importants pour les festivals?

R Nous avons l'occasion d'amener encore plus aux festivals, de les élargir, d'attirer plus de touristes internationaux et d'avoir un impact économique plus important pour la ville. Notre intention est de devenir une entreprise qui apporte beaucoup à cette ville. Quand je pense à Spectra, je pense aux festivals, qui sont des organismes sans but lucratif. La plupart des consommateurs vont aux festivals gratuitement.

Q Québecor a aussi fait des acquisitions dans le secteur du divertissement (ex.: Gestev, à Québec) et sera le gestionnaire du nouvel amphithéâtre de Québec. Y aura-t-il une rivalité commerciale Québecor contre Groupe CH pour produire des spectacles au Québec?

R Nous nous regardons dans le miroir et nous voyons beaucoup d'occasions d'élargir Spectra, de croître avec evenko et de performer sur la glace avec le Canadien. Ce sont nos priorités.

Q En 2015, le Groupe CH aura la gestion de trois des quatre salles de spectacle les plus importantes dans la grande région de Montréal: le Centre Bell (21 293 sièges), la Place Bell (10 000 sièges) et le Métropolis (2300 places). Le Festival international de jazz de Montréal gère aussi la salle L'Astral (920 places) et evenko, le Théâtre Corona Virgin Mobile (750 places). Y a-t-il des dangers à ce qu'un même groupe gère autant de salles de spectacle?

R Alain Simard, PDG et cofondateur de L'Équipe Spectra: «La réalité, c'est que ça [la transaction] ne change à peu près rien à rien. Au Métropolis [une salle appartenant à Spectra], 85% des billets sont générés par les spectacles d'evenko. Et on oublie que Spectra ne représente que 1,8% de la billetterie au Québec parce que la plupart de nos spectacles sont gratuits.»