Les ratés du site web de l'Obamacare ont fait parler de CGI pour les mauvaises raisons au cours des dernières semaines, mais la multinationale montréalaise est convaincue que le fiasco n'entachera pas sa réputation de façon durable.

«Plusieurs clients nous ont dit qu'ils continuaient d'appuyer notre entreprise et nos professionnels et qu'ils comprenaient la complexité et le caractère unique de ce mandat», a déclaré jeudi Michael Roach, PDG de CGI, au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers.

«Le nombre de nouvelles occasions d'affaires a continué d'augmenter», a ajouté M. Roach.

Le mois dernier, CGI a fait les manchettes aux États-Unis en raison des nombreux problèmes techniques du site healthcare.gov, qui doit permettre aux Américains d'adhérer au régime d'assurance maladie du gouvernement de Barack Obama. Jusqu'ici, à peine 27 000 personnes ont choisi leur nouvelle police d'assurance par l'entremise du site.

Il y a deux semaines, Washington a appelé en renfort des experts de Google et d'Oracle pour venir en aide à CGI et aux autres entreprises responsables de mettre en place le système informatique de l'Obamacare. CGI est l'entreprise qui a reçu le contrat le plus important dans le cadre de ce projet. Jusqu'ici, la firme a touché 300 millions US pour ses services.

Résultats

Jeudi, toutefois, les analystes se sont bien peu attardés aux difficultés de CGI à Washington. Ils n'en avaient que pour les résultats de son quatrième trimestre, qualifiés d'«éblouissants» par l'un d'entre eux. Le bénéfice d'exploitation ajusté a atteint 313 millions de dollars, bien au-delà des 285 millions prévus par les analystes.

Ce dépassement des attentes s'explique surtout par l'amélioration des marges bénéficiaires des activités européennes de Logica, acquises en août 2012. En à peine trois mois, les marges sont ainsi passées de 8,9 à 12,3 % en France et de 7,6 à 10,0 % en Scandinavie. Un peu plus d'un an après l'achat de Logica, la rentabilité de CGI figure déjà parmi les meilleures de l'industrie en Europe.

Il faut dire que CGI a réduit le nombre de ses salariés, principalement en Europe. Michael Roach a indiqué jeudi que l'entreprise comptait 4000 travailleurs de moins qu'il y a un an. CGI emploie actuellement quelque 68 000 personnes.

«Nous avons réduit le coût de nos services, qui est passé de 91,6 % des revenus au premier trimestre à 87,4 % au quatrième», s'est félicité M. Roach.

Nouveaux contrats en Europe

Les analystes ont également été impressionnés par la valeur des nouveaux contrats décrochés en Europe au quatrième trimestre, qui s'est établi à 108 % des revenus.

La décision de CGI de se délester des contrats peu rentables de l'ère Logica n'a donc pas eu d'effet négatif majeur sur son chiffre d'affaires.

Pour limiter les dégâts, l'entreprise a resserré le suivi de ses clients les plus importants afin de les convaincre de lui confier plus de mandats.

CGI a toutefois obtenu moins de nouveaux contrats en Amérique du Nord. «Nous ne sommes pas particulièrement préoccupés par un trimestre de faibles commandes, mais si cette tendance devait persister, elle pourrait avoir un impact négatif sur la croissance future», a noté l'analyste Maher Yaghi, de Valeurs mobilières Desjardins.

L'action de CGI a gagné 4,3 % jeudi pour clôturer à 39,24 $, à la Bourse de Toronto. Il s'agit d'un nouveau sommet historique pour l'entreprise, qui vaut désormais plus de 12,2 milliards.

Le quatrième trimestre de CGI

> Revenus: 2,5 milliards

> Profits nets: 141 millions (44 cents par action)