Québecor n'échappe pas à la réalité des conglomérats de médias et de télécoms. Pour le quatrième trimestre consécutif, son câblodistributeur Vidéotron a perdu des abonnés, environ 2000. Et pour la deuxième fois en un an, Québecor a déprécié la valeur de ses journaux dans ses livres comptables, cette fois-ci de 229 millions de dollars.

C'est la première fois que le plus important distributeur télé au Québec perd des abonnés au trimestre d'été (juillet à septembre), le plus important de l'année en télécoms au Québec en raison de la période des déménagements. La faute à Netflix ou à Bell? Davantage à Bell, qui a ajouté 73 000 nouveaux clients en télé au dernier trimestre au pays (Bell ne donne pas de chiffre uniquement au Québec). «C'est le meilleur trimestre de notre histoire à ce chapitre», a dit hier George Cope, président et chef de la direction de BCE (Bell), à l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels.

«C'est incroyable que Bell dépense autant d'argent pour aller chercher des nouveaux abonnés depuis deux ans», dit Robert Dépatie, président et chef de la direction de Québecor. Québecor ne croit pas que Netflix lui fasse perdre beaucoup d'abonnés. «Ce phénomène [de débranchement au câble] est vraiment minimal au Québec», dit Jean-François Pruneau, chef de la direction financière de Québecor.

Vidéotron ne s'inquiète pas d'avoir perdu 22 500 clients en télé depuis un an, notamment parce qu'elle estime avoir gardé ses clients les plus payants.

Au cours du dernier trimestre, Vidéotron a ajouté 43 500 services (télé, internet, téléphonie résidentielle, sans fil combinés) à ses clients, une hausse de 0,9%. Les revenus par client sont passés de 112$ à 119$, une hausse de 6,3%. «Nous avons décidé de nous concentrer sur nos clients avec les plus grandes marges de profit», dit Manon Brouillette, présidente et chef de l'exploitation de Vidéotron.

Les journaux en baisse

Comme d'autres conglomérats médiatiques, Québecor a déprécié hier la valeur de ses journaux (Sun, hebdos régionaux, Journal de Montréal, Journal de Québec). Il y a un an, Québecor avait pris une première dépréciation de 175 millions. Cette fois-ci, la dépréciation est de 229 millions. Plus tôt cette semaine, le propriétaire du Toronto Star a inscrit une dépréciation de 85 millions sur la valeur de ses actifs. Québecor a aussi déprécié de 20,8 millions les actifs de son secteur Loisir et divertissement (Archambault, entre autres). Toutes ces dépréciations ont fait en sorte que Québecor a généré des pertes nettes de 167,8 millions au dernier trimestre (-1,36$ par action), comparativement à un bénéfice net de 17,1 millions à la même période l'an dernier (14 cents par action).

En ne tenant pas compte de ces dépréciations, les profits de Québecor ont toutefois été plus élevés que les prévisions des analystes financiers. Au cours du dernier trimestre, le bénéfice d'exploitation de Québecor a été de 380,3 millions, alors que les analystes s'attendaient à des profits de 360 millions.

L'action B de Québecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]] s'est appréciée de 1,69% hier, clôturant la séance à 25,92$ à la Bourse de Toronto. Celle de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]], qui intégrait pour la première fois les résultats financiers d'Astral aux siens, s'est appréciée de 0,86% hier pour clôturer la séance à 45,89$.