Bruxelles a fait parvenir lundi des questionnaires aux concurrents du groupe américain Google (GOOG) afin qu'ils testent les nouveaux remèdes proposés par le géant d'internet, soupçonné de biaiser la concurrence sur les marchés de la recherche et de la publicité en ligne.

«Dans le cadre de l'enquête en cours, la Commission souhaite connaître l'opinion des plaignants et des autres acteurs de marché concernés par les propositions améliorées de Google. (...) Dans cette optique, elle leur a adressé aujourd'hui des questionnaires», a déclaré Antoine Colombani, porte-parole de Joaquin Almunia, le commissaire européen responsable de la Concurrence.

Les premiers remèdes proposés au printemps par le géant américain n'avaient pas été jugés suffisants par ses concurrents, parmi lesquels Microsoft. En conséquence, Google avait dû revoir sa copie.

Début octobre, Google avait donc fait de nouvelles propositions pour mettre fin à l'enquête ouverte il y a près de trois ans contre le géant d'internet, accusé de pratiques anticoncurrentielles.

M. Almunia avait alors estimé que ces remèdes constituaient «une amélioration substantielle» par rapport à une première série d'engagements proposés au printemps. La Commission européenne avait suggéré qu'elle s'acheminait vers une solution à l'amiable, et espérait clore l'enquête «au printemps».

«Nous avons apporté des changements significatifs pour répondre aux préoccupations de la Commission européenne, en augmentant considérablement la visibilité des services concurrents et en réglant d'autres problèmes», a rappelé lundi un porte-parole de Google.

Les plaignants ont désormais un mois pour commenter et tester les remèdes améliorés.

Mais ce délai a été jugé trop court lundi par l'organisation FairSearch, qui regroupe une partie des plaignants. En outre, «il semble qu'aucun changement véritablement significatif n'a été apporté à la proposition initiale, si bien qu'il est difficile de voir comment ce nouveau paquet peut espérer résoudre les problèmes de concurrence», a réagi Thomas Vinje, le conseil de FairSearch.

«Nos concurrents semblent moins intéressés par le fait de trouver une solution que de s'emmêler dans un conflit sans fin», a répliqué Al Verney, le porte-parole de Google.

Si les propositions améliorées sont cette fois-ci jugées satisfaisantes, la Commission les rendra contraignantes. Dans le cas contraire, elle enverra une communication des griefs au géant d'internet dans les prochains mois, ce qui pourrait se traduire au terme du processus par une amende atteignant au maximum 10% du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise.