Pas facile de contenter Wall Street lorsqu'on s'appelle Google et que l'on contrôle déjà 91,5% du marché des moteurs de recherche. Le géant américain de l'internet a pourtant réussi à faire mieux que prévu sur le plan des recettes comme des profits au dernier trimestre, grâce à une bonne réponse des annonceurs à sa nouvelle offre de services.

L'entreprise, qui a fêté ses 15 ans le 27 septembre, a annoncé hier, après la clôture de Wall Street, un bénéfice net de 2,97 milliards US, soit l'équivalent de 8,75$US par action, au terme du troisième trimestre financier de 2013, comparativement à 2,18 milliards US, ou 6,53$US par action, un an plus tôt. Le bénéfice ajusté pour exclure le coût des options données aux dirigeants loge à 10,74$US, alors que les attentes n'étaient que de 10,35$.

Le chiffre d'affaires a augmenté de 5%, à 11,9 milliards US, au dernier trimestre, en excluant les ristournes aux sites internet qui génèrent du trafic pour les publicités de Google. Le marché attendait 11,7 milliards US seulement.

«Cela laisse une très bonne impression», commente l'analyste Victor Anthony, de la firme Topeka Capital, qui a vu ses chiffres surpassés.

Le titre, qui avait passé la journée sous pression pour terminer la séance en recul de 1%, a rebondi de plus de 56$US, jusqu'à 946$US pièce, sur le marché parallèle dans la demi-heure suivant la publication de ces états financiers. Plutôt stable ces trois derniers mois, il cumule ainsi une avance de près de 25% depuis un an et a plus que décuplé de valeur depuis son premier appel public à l'épargne, il y a neuf ans.

La guerre des «clics»

Une donnée très surveillée par les analystes, le prix payé en moyenne par les annonceurs quand un internaute clique sur leurs publicités, a encore baissé, soit de 8% sur un an, cependant que leur nombre s'est accru de 26%. La popularité croissante des tablettes et téléphones intelligents explique la baisse du prix moyen obtenu puisque les tarifs publicitaires sont moitié moins élevés pour ces plateformes que pour les ordinateurs de bureau. La hausse des revenus totaux souligne par contre la victoire de Google avec sa nouvelle offre publicitaire multiécran.

Pour faire remonter les prix, Google a lancé en début d'année une version améliorée d'AdWords, son offre de liens commandités qui permet aux annonceurs de mieux cibler les consommateurs. Les analystes, comme Scott Devitt, de Morgan Stanley, ne s'attendaient cependant pas à ce que les campagnes publicitaires enrichies bonifient les résultats de sitôt en raison de la confusion induite dans les appels d'offres.

Motorola à la traîne

Le fabricant de téléphones portables Motorola Mobile, racheté l'an dernier pour 12,5 milliards US, pèse cependant toujours sur les comptes du géant californien de Mountain View.

Le fabricant de mobiles, racheté en 2012, a essuyé une perte de 248 millions US, en hausse de 24% par rapport à la période correspondante de l'exercice précédent. Motorola a lancé au dernier trimestre le premier téléphone multifonctions entièrement conçu avec sa maison mère, le Moto X.

La recommandation

Les analystes croient globalement dans le potentiel de croissance l'entreprise-vedette de Mountain View, compte tenu de sa place dominante dans la publicité en ligne et du potentiel encore peu exploité de sa filiale de vidéos YouTube. Près des trois quarts des 49 analystes qui suivent GOOG en recommandaient l'achat, encore hier après-midi. Les cibles de prix sur 12 mois varient par ailleurs grandement, soit de 700$US, pour le plus pessimiste d'entre tous, à 1125$US, pour le plus optimiste.