SNC-Lavalin (T.SNC) cherche à dégager une valeur dissimulée en vendant une participation minoritaire dans le réseau albertain de transport d'électricité AltaLink, son deuxième investissement en infrastructure en importance.

La multinationale montréalaise, qui cherche à réduire ses investissements en actifs d'infrastructure, a indiqué lundi qu'elle examinerait toutes les possibilités à l'égard de cette transaction, parmi lesquelles la vente privée, les options liées au marché public ou le partenariat stratégique.

«Nous estimons qu'il s'agit d'un actif de classe mondiale qui devrait susciter beaucoup d'attention et générer une importante valeur pour nos actionnaires», a soutenu le vice-président directeur aux Investissements dans des concessions d'infrastructure, Gerry Grigoropoulos.

AltaLink exploite et entretient environ 12 000 kilomètres de lignes de transport et 280 postes électriques dans la province albertaine, desservant environ 85 pour cent de sa population.

AltaLink a aussi obtenu l'approbation réglementaire en décembre pour la prolongation d'une ligne de transport de 1,5 milliard $ devant parcourir 350 kilomètres de Genessee, à l'ouest d'Edmonton, jusqu'à Langdon, plus au sud, à l'est de Calgary.

Plus tôt cette année, SNC-Lavalin avait signé une entente pour vendre 66 pour cent de sa participation minoritaire dans Astoria Project Partners II, qui détient et exploite la centrale au gaz Astoria II à New York. Elle a aussi investi dans le premier système de train léger de la ville d'Ottawa dans le cadre du consortium Rideau Transit Group Partnership.

M. Grigoropoulos a affirmé que le projet de vente d'une portion minoritaire dans AltaLink libérerait SNC de certaines de ses obligations de financer l'expansion de la société de l'énergie en Alberta, évaluée par des observateurs du secteur entre 600 millions $ et 1 milliard $ sur les trois prochaines années.

Il a fait valoir en entrevue que la vente permettrait au géant montréalais de l'ingénierie de s'attarder à la stratégie, annoncée en mai, de cibler la croissance dans le secteur des ressources, incluant le pétrole et le gaz, les mines et la métallurgie, l'environnement et l'eau.

Le vice-président directeur a souligné que SNC-Lavalin n'a pas de préférence pour un type de transaction et que le prix n'est pas le seul facteur considéré.

«L'autre élément est de trouver un excellent partenaire avec lequel nous pouvons avoir une bonne relation de travail», a argué M. Grigoropoulos.

La Caisse de dépôt et placement du Québec n'a pas voulu dire si elle est intéressée à prendre cette avenue. La Caisse détient plus de six millions d'actions de SNC, d'une valeur de 245,5 millions $ en date du 31 décembre.

SNC s'attend à ce qu'une transaction soit finalisée d'ici la fin 2014.

«Grâce au savoir-faire de la société dans l'élaboration de projets de transport et de distribution d'électricité, AltaLink est devenue un actif incomparable qui a atteint ses objectifs stratégiques lui permettant d'offrir de la valeur pour de nouveaux investisseurs, qu'il s'agisse d'actionnaires publics, ou encore, de partenaires financiers ou stratégiques», a déclaré par communiqué le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Robert Card.

Des analystes ont salué l'annonce de la vente d'une participation dans AltaLink, disant croire que la société de l'énergie en Alberta avait une valeur supérieure à 1,5 milliard $, ou environ 10 $ par action. Cela équivaut à près du quart du prix d'échange du titre de SNC-Lavalin, qui clôturait à 42,35 $ lundi, à la Bourse de Toronto, en hausse de 1 $, ou 2,42 pour cent.