L'économie des États-Unis a confirmé son rythme de croissance au deuxième trimestre mais les perspectives sont plus moroses pour le reste de l'année, vu les tensions politiques sur la dette américaine et le budget.

Dans sa troisième et dernière estimation, le département du Commerce a maintenu jeudi la croissance du produit intérieur brut (PIB) à 2,5% entre début avril et fin juin en rythme annualisé, un chiffre inchangé par rapport à sa deuxième estimation.

La prévision médiane des analystes tablait sur une révision en légère hausse de la croissance du PIB à 2,6%.

Au premier trimestre, la croissance avait été de 1,1%.

«Le tableau d'ensemble de la croissance économique demeure le même», indique le ministère.

L'accélération de la croissance économique de la première économie mondiale s'est faite grâce au maintien de la consommation des ménages (+1,8%) et à la bonne tenue des exportations (+8% contre +8,6% pour l'estimation précédente).

Les ménages américains ont consommé davantage de biens durables (+6,2% contre +5,8% pour la première estimation). La demande finale des consommateurs pour les produits américains a aussi été révisée en hausse à 2,1% (+0,2 point).

Les dépenses du gouvernement ont régressé moins que précédemment estimé (-0,07% contre -0,11%).

L'indice des prix liés aux dépenses de consommation (PCE), une mesure de l'inflation scrutée par la Réserve fédérale (Fed), a encore ralenti sa progression, n'augmentant plus que de 0,2% (contre +0,3%). Hormis les prix de l'alimentation et de l'énergie, cet indice est en hausse de 0,8%.

Pour l'ensemble de l'année, les projections de la Réserve fédérale tablent toutefois sur une croissance plus modérée, située entre 2% et 2,3%.

La publication de la première estimation du gouvernement américain pour le troisième trimestre est prévue le 30 octobre.

Doug Handler, économiste en chef chez IHS Global Insight, est persuadé que cette croissance modeste du deuxième trimestre se révélera en fait «la croissance la plus rapide de 2013».

Décélération au troisième trimestre

Son cabinet d'études prévoit une décélération de l'expansion économique à 1,9% au troisième trimestre du fait de la réduction des dépenses du gouvernement, d'un marché immobilier plus faible et d'un ralentissement de la hausse des exportations.

«La perspective économique sera complètement sous l'influence des événements à Washington», avec la possibilité d'une fermeture partielle des services de l'État fédéral le 1er octobre et la question du relèvement du plafond de la dette, estime cet analyste qui affirme que «les risques de dégradation de l'économie au quatrième trimestre et début 2014 sont importants».

Pour Chris Williamson, de la firme Markit, la banque centrale (Fed), qui prévoit de réduire cette année son soutien exceptionnel à la reprise en diminuant ses achats de bons du Trésor et de titres hypothécaires, pourrait «être amenée à ne le faire que l'année prochaine».

«Les données économiques pourraient faire douter (la Fed) que  l'économie soit capable de supporter une réduction de son programme d'achats d'actifs, à l'heure où des indicateurs plus récents comme les ventes au détail (+0,2% en août), la production manufacturière, ou les commandes de biens durables (+0,1% en août), suggèrent que l'économie a de nouveau perdu de son élan alors que le quatrième trimestre approche», estime cet analyste.