Le fonds Google pour «l'innovation numérique de la presse» (FINP), créé pour une durée de trois ans et doté d'un capital de 60 millions d'euros (environ 80 millions de dollars), va être officiellement lancé jeudi, selon le moteur de recherche américain et les éditeurs français, confirmant une information du Figaro.

Les projets pourront être déposés dès jeudi sur le site internet (www.finp.fr) du fonds pour «l'innovation numérique de la presse», chapeauté par Google et l'Association de la presse d'information politique et générale (AIPG).

Ce fonds est issu d'un accord signé in extremis début 2013 qui mettait fin au contentieux entre Google et les éditeurs de la presse française. Ces derniers exigeaient que Google paie des droits «voisins», sorte de droits d'auteur, au regard des importants bénéfices publicitaires qu'il réalise en se contentant de référencer leurs titres.

Dans un courrier au gouvernement rendu public mi-octobre par l'AFP, Google menaçait de ne plus référencer les médias français s'il devait se voir imposer une taxe assimilée à des droits d'auteur.

«Tout éditeur de site web d'information politique et générale» reconnu comme tel par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) est habilité à solliciter un financement auprès de ce fonds. «Cela comprend aussi bien, par exemple, les sites web de médias nationaux ou régionaux que des +pure players+ présents exclusivement en ligne», selon Google et l'AIPG.

Ludovic Blecher, jusqu'ici directeur numérique de Libération, est nommé directeur général et aura pour mission d'«assurer la gestion du FINP et le traitement des dossiers reçus».

Il prend ses fonctions dès jeudi, «après une année en résidence à l'université de Harvard à la Nieman Foundation for Journalism où il a étudié les modèles de monétisation du journalisme et les innovations éditoriales», précisent-ils.

Les premiers projets, déposés d'ici au 10 octobre, seront examinés par le conseil d'administration du FINP le 17 octobre. D'autres sessions suivront d'ici la fin 2013.

Pour être retenus, les projets devront notamment avoir été lancés après le 1er janvier 2013 et avoir une composante d'innovation numérique (objectifs de développement d'audience, technologique ou de monétisation...).

«Le Conseil d'administration déterminera les projets sélectionnés et le montant de leur financement sur la base de critères comprenant notamment l'innovation, le business plan, l'impact potentiel du projet, les nouvelles offres créées pour les lecteurs, et la production originale de contenus éditoriaux et journalistiques», écrivent Google et l'AIPG renvoyant au site internet du FINP.