Verizon n'en sera pas. Bell (T.BCE), Rogers (T.RCI.B), Telus (T.T) et Vidéotron (T.QBR.B), si. AT&T (T), Vodafone (VOD) et d'autres géants étrangers des télécoms? Il faudra attendre lundi prochain afin de savoir s'ils participeront aux prochaines enchères sur le spectre sans fil.

AT&T n'a pas commenté hier - la dernière journée pour s'inscrire aux enchères - à savoir si elle comptait y participer et faire ainsi son entrée au Canada. De son côté, Vodafone n'a pas répondu aux questions de La Presse Affaires à ce sujet. Selon la chaîne de télé BNN, AT&T (États-Unis), Telenor (Norvège) et Vodafone (Grande-Bretagne) auraient tous regardé la possibilité de participer aux enchères. Plusieurs analystes boursiers mentionnent AT&T et Vodafone comme possibles nouveaux entrants dans le sans-fil au Canada.

Au Québec, Bell, Telus, Rogers et Vidéotron ont déjà signifié leur intention d'être sur la ligne de départ pour l'octroi du spectre sans fil de 700 MHz en janvier prochain. En raison des règles attribuant deux des quatre blocs de spectre dans chaque province à des nouveaux entrants (n'importe qui sauf le Big 3 composé de Bell, Telus et Rogers), certains géants des télécoms pourraient se retrouver sans spectre dans certaines régions.

Serait-ce la fin du monde? Pas nécessairement, puisque Bell et Telus partagent leurs réseaux dernier cri LTE, tout comme Rogers et Vidéotron le feront bientôt au Québec. La technologie LTE, c'est d'ailleurs ce qui pourrait permettre d'éviter la crise appréhendée par le prévisionniste de Deloitte Canada, Duncan Stewart (voir autre texte). «Pour les fins de soumissionner, elles sont considérées comme des entreprises différentes, même si elles construisent ensemble leurs réseaux LTE», dit Amit Kaminer, analyste à la firme de recherche techno SeaBoard Group.

Les ondes des anciennes «oreilles de lapin»

Si les entreprises peuvent profiter de ce spectre de 700 MHz, c'est parce que les Canadiens n'ayant pas le câble ont été forcés d'abandonner leurs vieilles «oreilles de lapin» analogiques le 1er septembre 2011. Ce changement des ondes analogiques au numérique permettra bientôt au gouvernement fédéral d'encaisser des milliards de dollars.

Le lien entre les deux? Ottawa a forcé les télés locales à libérer le spectre de 700 MHz, qu'il mettra aux enchères en janvier pour la téléphonie sans fil. «Ça avait plus de sens d'utiliser ce spectre pour le sans-fil que pour la télé», explique Amit Kaminer.

Aux enchères sans fil précédentes en 2008, Ottawa avait obtenu 4,3 milliards, alors qu'il pensait plutôt au départ récolter de 1 à 1,5 milliard. «Les entreprises ont dépensé davantage qu'elles ne voulaient le faire au départ», dit Amit Kaminer.

Le scénario de 2008 se répétera-t-il? Au contraire, les prochaines enchères pourraient être encore plus rentables pour le gouvernement, car le spectre de 700 MHz est plus convoité en raison de sa polyvalence. «Il permet de couvrir de longues distances, ce qui est idéal en milieu rural, et il est aussi fort pour bien traverser les édifices, ce qui est idéal en milieu urbain», dit Ted Woodhead, premier vice-président des affaires réglementaires de Telus.