Qu'est-ce que le Réseau des femmes d'affaires du Québec peut bien amener à la nouvelle génération d'entrepreneures qui connaît déjà les réseaux sociaux sur le bout des doigts?

«On pense que les jeunes femmes font du réseautage parce qu'elles utilisent les réseaux sociaux. Mais c'est tout le contraire», constate Ruth Vachon, présidente du regroupement.

«On a beau communiquer sur internet, sur Facebook ou sur Twitter, à un moment donné, il faut rencontrer la personne, et là, ce n'est pas facile! Chez les jeunes, le face-à-face n'est tellement pas naturel. C'est incroyable!»

Dans ces conditions, poursuit-elle, les jeunes entrepreneures doivent être mieux outillées pour faire face au monde des affaires. C'est pour répondre aux besoins spécifiques des moins de 35 ans que le regroupement a lancé, en novembre dernier, le Réseau des jeunes femmes d'affaires du Québec.

Sa présidente, Véronique Joubert, 28 ans, fait le même constat. Elle perçoit une gêne un peu plus grande chez les jeunes quand arrive le moment de briser la glace. «Elles sont moins habituées de faire un contact à froid, dit-elle. Pourtant, en affaires, ça demeure extrêmement important d'avoir un contact en personne avec les clients.»

Le Réseau des jeunes femmes d'affaires du Québec vise donc à faire sortir les jeunes femmes de chez elles pour créer des liens solides avec des gens en chair et en os.

Contacts et croissance

C'est ce que réussit à faire le Réseau des femmes d'affaires du Québec, qui facilite la tâche des entrepreneures en les mettant en contact les unes avec les autres. Le Réseau compte plus de 2000 membres, dont des chasseurs de têtes et des femmes d'affaires accomplies qui désirent donner aux suivantes.

En plus des précieux contacts, les membres bénéficient de rencontres régulières, de comités d'entraide et d'ateliers. Souvent, le Réseau sert simplement à briser l'isolement et à insuffler un peu de courage.

«La femme a une tolérance au risque moins grande que celle de l'homme, souligne Ruth Vachon. Elle a de la difficulté à frapper aux portes. La force qu'on a, c'est qu'on connaît nos membres. Nous les présentons à la bonne personne.»

Le Réseau des femmes d'affaires n'était en 1981 qu'un bottin de numéros de téléphone. Maintenant, il est présent partout au Québec et aide les femmes non seulement à démarrer leur entreprise, mais aussi à la faire évoluer.

«Il y a beaucoup de femmes entrepreneures, mais la moyenne de leurs employés est de moins de deux! Le défi, c'est de les faire croître», explique Ruth Vachon.

Pour y arriver, le Réseau travaille de très près avec Femmessor, un organisme à but non lucratif qui aide à financer les entreprises gérées par des femmes.

«Nous travaillons à amener les femmes d'affaires vers la prochaine étape, la croissance, plutôt que de se concentrer uniquement sur le démarrage», souligne Gloria Lemire, présidente de Femmessor.