Les mises en chantier d'habitations ont diminué pour un troisième mois consécutif au pays, en août, alors que les entrepreneurs ont moins construit de logements collectifs en milieu urbain, selon les plus récentes données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), rendues publiques mardi.

Le nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier a chuté le mois dernier à 180 291, en baisse par rapport à celui de 193 021 enregistré en juillet et au chiffre de 193 797 du mois de juin.

Le nombre mensuel désaisonnalisé et annualisé d'août est le moins élevé depuis les 175 922 unités d'avril.

La moyenne des six derniers mois a également reculé le mois dernier, à 187 197 unités, contre 187 324 en juillet.

Les mises en chantier en milieu urbain ont diminué de 5,8 pour cent par rapport au niveau de juillet, principalement en raison du recul de l'activité dans la catégorie des logements collectifs, a précisé la SCHL.

«La tendance des mises en chantier d'habitations est demeurée relativement stable en août, pour le sixième mois de suite. Elle se situe dans une fourchette étroite allant d'environ 182 000 à 188 000 depuis mars 2013, ce qui est conforme à nos prévisions», a affirmé Mathieu Laberge, économiste en chef adjoint à la SCHL, par voie de communiqué.

Néanmoins, la baisse est plus importante que ce que prévoyaient d'autres spécialistes. Les estimations compilées par Thomson Reuters avaient donné un nombre désaisonnalisé et annualisé de 189 500 unités pour le mois d'août.

Benjamin Reitzes, économiste chez BMO, a affirmé que l'Ontario avait constitué l'un des rares points positifs, avec une hausse de 14% des mises en chantier. Cette progression a cependant été annulée par les reculs enregistrés dans les autres régions du pays, soit les Prairies (21%), la Colombie-Britannique (18%), le Québec (9%) et l'Atlantique (7%).

L'Alberta a représenté l'essentiel des pertes observées dans les Prairies, ce qui laisse croire à M. Reitzes que les travaux de nettoyage subséquents aux dévastatrices inondations du mois de juillet pourraient avoir détourné des ressources qui auraient normalement été consacrées à la construction de nouvelles habitations.

«Le marché canadien de l'habitation demeure dans un bon état malgré le recul plus important que prévu des mises en chantier en août», a affirmé le spécialiste dans une note.

M. Reitzes a prédit que les taux hypothécaires plus élevés restreindraient le secteur de l'habitation durant la deuxième moitié de l'année. Il semble cependant que l'industrie se dirige vers un atterrissage en douceur plutôt que vers le sérieux ralentissement que prévoyaient certains observateurs, a ajouté l'économiste.