Depuis son arrivée à la direction de la Place des Arts, en mars 2012, Marc Blondeau pose la question à tous ceux qui le croisent: «Quel est votre premier souvenir de la PDA?» «Les gens ont toujours une réponse», mentionne-t-il. La journaliste n'y a pas échappé... et n'a pas manqué de poser la question en retour. Cordonnier mal chaussé, le PDG n'a pas de souvenir précis! «Soit Yvon Deschamps ou Julien Clerc dans les années 70, répond-il. J'ai aussi reçu mon diplôme en gestion de l'Université de Montréal ici.»

Si Marc Blondeau pose la question, c'est qu'il a eu à vivre avec l'organisation du 50e anniversaire de la PDA (inaugurée le 21 septembre 1963) dès son entrée en poste. «Quand je suis arrivé, c'était en branle, mais on est plus actifs depuis quelques mois, explique-t-il. Ça va être de belles festivités, mais qui respectent la gestion financière rigoureuse à laquelle on est soumis.»

Le budget des festivités, qui sera dévoilé aujourd'hui en conférence de presse, est de 370 000$. Les fonds sont puisés à même le budget de fonctionnement de la société et répartis sur deux exercices financiers.

Le 21 septembre, soir de lancement, les six salles de la PDA seront occupées, dont le Théâtre Maisonneuve, par un spectacle spécialement conçu pour l'anniversaire. Et après? "Ça va être une année à la fois comme les autres et pas comme les autres, dit Marc Blondeau. Il y a aussi d'autres anniversaires à souligner: le 40e du Théâtre Jean Duceppe, le 20e du Cirque Éloize, le 80e de l'OSM et le 50e de Casse-Noisette.»

Défi de gestion

En effet, il y a une multitude d'autres opérations à superviser quand on est à la tête d'une institution de cette nature. «C'est le défi de gestion le plus complet que j'ai eu en carrière, affirme Marc Blondeau. Ça va du complexe immobilier de 1,4 million de pieds carrés au virage numérique pour communiquer avec le public. En plus des opérations quotidiennes.

«La première année, on prend la mesure du défi d'affaires, ajoute-t-il. Je me suis familiarisé avec les rouages. Ce ne fut pas difficile, car j'ai eu à m'adapter à de nouveaux environnements en carrière [TVA, Rogers]. Le plus grand défi est de travailler en partenariat avec les résidants. Il faut être à l'écoute. C'est exigeant. Je me demande toujours: qu'est-ce qu'on pourrait faire ensemble? Ça fourmille de projets. Et notre ambition est de continuer de bien le faire.»

Ne cherchez pas de critique ni de scepticisme dans le ton et le discours de Marc Blondeau. L'homme est foncièrement positif en entrevue. Ses longues réponses ciblent souvent la mission de l'institution culturelle. «Le conseil d'administration, dans son plan stratégique, essaie de positionner la PDA comme une entreprise dynamique. On a le mandat d'allier un très grand public. Le mandat de travailler avec les festivals et partenaires, du FTA à Juste pour rire.»

Depuis un an et demi, Marc Blondeau a eu à composer avec un changement de gouvernement, des ministres de la Culture Christine St-Pierre à Maka Kotto. «Je ne fais pas de différences entre les deux gouvernements, affirme Marc Blondeau. Les deux font des recommandations stratégiques. Il y a beaucoup d'écoute.»

Virage numérique

Concrètement, le PDG a soutenu le virage numérique de la PDA. «Aujourd'hui, de 50% à 60% des billets sont vendus par l'internet, dit-il. D'ici trois ans, on veut que ce soit 80%. Ça demande du travail pour y arriver.

«Y'a-t-il une révolution à faire ici? demande Marc Blondeau. Non, mais une transformation. On a l'obligation de générer des revenus autonomes. De s'assurer d'une plus grande occupation des lieux, que les salles et équipements soient utilisés. On aimerait plus de comédies musicales et spectacles de tournées. Le coeur, c'est le nombre de spectacles. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Il faut être en contact constant avec les producteurs. Il faut s'assurer qu'on joue un rôle important dans la communauté. Le 50e, c'est aussi ça.»

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LA PDA EN CHIFFRES

1000

Nombre de spectacles et d'événements privés par année

80

Employés à temps plein (400 avec ceux à temps partiel)

900 000

Nombre moyen de visiteurs annuellement

20 millions

Revenus autonomes générés annuellement

370 000 $

Budget alloué aux festivités du 50e (dont 100 000 $ en commandites)