Une augmentation du nombre de travailleurs à temps partiel a aidé le Canada à afficher un gain net de 59 000 emplois en août, a indiqué vendredi Statistique Canada, soit près du triple que ce qu'avaient prévu les économistes.

Ces derniers misaient en moyenne sur la création de 20 000 emplois le mois dernier.

Cette hausse a permis de contrebalancer une légère hausse du nombre de personnes à la recherche d'un emploi et a fait reculer le taux de chômage national à 7,1%, contre 7,2% en juillet.

Malgré tout, certaines tendances sous-jacentes se sont attiré la méfiance des analystes.

«Après deux mois consécutifs de chiffres décevants sur l'emploi au Canada, nous avons finalement une performance positive. Cependant, le diable est toujours dans les détails et le rapport du mois dernier ne fait pas exception à cette règle», a prévenu Sonya Gulati, économiste principale à la Banque TD dans une note aux investisseurs.

«La plus grande partie des nouveaux emplois étaient à temps partiel et étaient occupés par des travailleurs plus âgés. Les gains sont concentrés dans seulement deux provinces. La moyenne de la création d'emploi pour les six derniers mois n'est que de 12 000. L'inflation des salaires a ralenti de façon remarquable depuis le début de l'année», a-t-elle ajouté.

«Notre conclusion pour tout cela: il n'y a pas vraiment de quoi s'exciter», a enfin dit M. Gulati.

Des 59 000 emplois créés en août, quelque 42 000 étaient à temps partiel et 17 000 à temps plein. En outre, la plus grande partie de ces nouveaux travailleurs avaient plus de 55 ans - il n'y a pas eu grand changement pour les catégories d'âge inférieures.

«En étudiant les détails, un portait mitigé émerge. Même si une partie substantielle des emplois créés étaient dans le secteur privé, environ 42 000 de ces nouveaux postes étaient des emplois à temps partiel», a, elle aussi, fait remarquer l'économiste Emanuella Enenajor, de Marché mondiaux CIBC, dans une note aux investisseurs.

Le nombre d'heures travaillées a légèrement progressé, a précisé Statistique Canada, tandis que la croissance de la rémunération horaire moyenne a ralenti.

«Le changement par rapport à l'an dernier pour la rémunération horaire moyenne a ralenti à 1,5%. Cela représente la plus faible inflation à ce chapitre depuis la fin 2011», a noté Mme Gulati.

Deux provinces, l'Ontario et l'Alberta, ont été responsables de près des trois quarts de la création d'emplois le mois dernier. Le Québec a affiché une perte nette de 5000 emplois au mois d'août par rapport à juillet, mais le taux de chômage a cédé 0,3% pour s'établir à 7,9% en raison du moins grand nombre de personnes à la recherche d'un emploi.

Le dollar canadien a bondi à la suite de la publication des plus récentes données. Le huard a clôturé à 96,07 cents US, en hausse de 0,89 cent US.

Les syndicats ont quant à eux fait part de leurs préoccupations.

«La croissance de l'emploi a aussi été à temps partiel, en ce sens que seuls quelques mois ont donné lieu à d'importants gains d'emplois cette année», a affirmé l'économiste Erin Weir, du Syndicat des métallos, par communiqué.

«Au cours des six derniers mois, les employeurs n'ont ajouté qu'une moyenne de 12 000 emplois par mois - pas assez pour suivre le rythme de la croissance de la population canadienne en âge de travailler, et encore moins pour réduire le chômage», a-t-il ajouté.