L'achat par Microsoft (MSFT) de la division des téléphones mobiles de Nokia ne signifie pas automatiquement que Microsoft ne peut plus être considérée comme un acquéreur éventuel de BlackBerry (BB).

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L'entreprise a amplement les moyens d'acheter BlackBerry avec son encaisse de 76 milliards de dollars, souligne l'analyste Scott Penner, de la Banque TD.

Mais surtout, dit-il, Microsoft pourrait utiliser BlackBerry pour doubler ses parts de marché dans les téléphones intelligents à l'échelle mondiale. La firme IDC a récemment évalué les parts de marché de Windows et BlackBerry à 3,7% et 2,9%.

BlackBerry offrirait aussi une meilleure pénétration à Microsoft dans les entreprises, un créneau où l'analyste estime que la gamme de téléphones Lumia de Nokia [[|ticker sym='NOK'|]] ne parvient pas à percer.

Au minimum, la transaction entre Nokia et Microsoft démontre la valeur et l'intérêt pour les téléphones mobiles, une chose à laquelle Wall Street accorde actuellement très peu de valeur dans le cas de BlackBerry.

Selon Todd Coupland, de la CIBC, le prix de 7,5 milliards CAN payé par Microsoft pour les téléphones mobiles de Nokia servira de référence pour une vente éventuelle des activités semblables de BlackBerry.

«Les acheteurs stratégiques qui s'intéressent à BlackBerry devront considérer le précédent que Microsoft vient de créer», dit Todd Coupland.

Si BlackBerry devait être vendue selon les mêmes paramètres financiers que la transaction Microsoft-Nokia, Gus Papageorgiou, de la Scotia, estime que BlackBerry pourrait valoir 16,90$ par action.

L'action de BlackBerry a terminé la séance d'hier en hausse de 53 cents, ou 4,9%, à 11,28$, à la Bourse de Toronto.

Bien que Scott Penner pense que BlackBerry représente une cible attrayante pour des acheteurs potentiels, la privatisation de la société reste une avenue plus probable selon lui.

L'expert de la TD souligne par ailleurs que Microsoft aura les mains pleines à court terme avec l'intégration des activités acquises chez Nokia et avec d'autres stratégies actuellement en cours visant à restructurer l'entreprise.

En plus de Microsoft, Lenovo et Samsung sont deux autres entreprises dont les noms circulent à titre d'acquéreurs potentiels pour BlackBerry. «Même si Samsung a publiquement affirmé ne pas être intéressée par BlackBerry, la transaction entre Microsoft et Nokia pourrait amener les dirigeants à reconsidérer leur position», commente Gus Papageorgiou.

«BlackBerry donnerait à Samsung son propre système d'exploitation, une forte présence en entreprise et parce que BB10 ressemble beaucoup à Android, Samsung pourrait vraisemblablement mieux encourager les développeurs d'applications à transférer leurs applications Android vers BB10 que BlackBerry a su le faire jusqu'ici. De plus, BB10 pourrait aussi être utilisé à travers les différents produits de Samsung comme la télé, par exemple.»